Description : Introduction : malgré les progrès scientifiques réalisés, la prévalence des maladies
sexuellement transmissibles évolue peu. L’abord de la santé sexuelle, s’il parait
moins tabou, reste un sujet délicat répondant à des enjeux sociétaux en constante
transformation. Afin d’adopter une posture centrée sur le patient, s’inscrivant dans
l’évolution de la relation soignant-soigné, nous avons choisi d’interroger les patientes
sur leur vécu et leurs attentes. Méthode : étude qualitative inspirée de la théorisation
ancrée par échantillonnage raisonné. Saturation des données obtenue après entretiens
semi-dirigés de 13 patientes par un observateur unique. Résultats : l’abord de la
santé sexuelle en médecine générale dépend de la perception du tabou représenté par
la sexualité pour la patiente, de sa relation avec son médecin traitant conditionnée
par le respect du secret médical, l’absence de jugement moral et la recherche du consentement
lors de l’examen, ainsi que de sa perception de la gravité de sa problématique. Les
attentes des patientes vis-à-vis de leur médecin traitant ne concernent pas uniquement
la contraception et les maladies sexuellement transmissibles. Elles souhaiteraient
également aborder la physiologie : la puberté, le post-partum, la ménopause mais aussi
les violences, le bien-être, le consentement, l’identité de genre et l’éducation à
la sexualité des plus jeunes. Conclusion : tout médecin peut aborder la santé sexuelle
avec ses patientes et les interroger à ce sujet, y compris lors de consultations non
dédiées, facilitant ainsi les échanges futurs sur cette problématique.;