Description : Introduction : Les personnes âgées sont les patients les plus concernés par la fin
de vie, pourtant leur représentation de cette période est peu étudiée. Objectif :
Recueillir les attentes pour leur fin de vie des personnes âgées non démentes vivant
à domicile. Méthode : Étude qualitative par entretiens individuels, semi-dirigés au
domicile de patients retraités, recrutés par des médecins généralistes dans le Puy-de-Dôme
d’octobre 2017 à janvier 2018. L’échantillonnage a été effectué en recherchant une
diversité maximale selon les critères suivants : sexe, âge, lieu de suivi médical
(urbain, semi-rural, rural), degré d’autonomie et rédaction de directives anticipées
ou non. Quinze entretiens ont été réalisés pour obtenir la saturation des données.
Après retranscription intégrale des entretiens, les verbatims ont fait l’objet d’un
double codage puis d’une analyse thématique. Résultats : Les patients évoquaient plus
facilement les circonstances du vieillir que du mourir, plus souvent avec leurs proches
qu’avec leur médecin. Ils souhaitaient une « belle » mort : rapide dans le sommeil
à domicile. Les soins palliatifs étaient largement plébiscités car opposés à l’acharnement
thérapeutique redouté. Pour certains l’euthanasie était perçue comme l’une des possibilités
de mourir rapidement puisque, pour eux, les médecins la pratiqueraient malgré son
interdiction. La douleur, la dépendance physique et les troubles cognitifs étaient
les principales craintes des personnes interrogées. Les directives anticipées restaient
méconnues par ceux qui ne les avaient pas rédigées. Conclusion : Les patients avaient
plus d’attentes concernant la gestion de la perte d’autonomie que pour leur fin de
vie. Ces attentes étaient influencées par leur expérience d’accompagnant de proches
mourants ou en perte d’autonomie. A défaut d’une mort idéale rapide dans le sommeil
à domicile, les patients plébiscitaient les soins de confort.;