Description : Iintroduction : devant le constat d’une augmentation de leur prévalence depuis quelques
années, les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) sont devenus un problème de santé
publique. Le médecin traitant demeure un intervenant clé dans le dépistage mais également
la prise en charge somatique et le suivi global de l’enfant avec TSA. Cependant, le
sujet de la prise en charge somatique de l’enfant avec TSA et les difficultés qui
peuvent en découler reste un sujet peu étudié, ne faisant l’objet d’aucune recommandation.
Lors de l’examen clinique, des troubles de la communication, une manifestation atypique
de la douleur, ainsi que des angoisses à l’origine de troubles du comportement, peuvent
en effet mettre en difficulté le médecin traitant. L’ensemble de ces obstacles peut
amener à un diagnostic incertain, entrainant une prise en charge aléatoire et dégradée
de l’enfant avec TSA. Objectifs : l’objectif principal de ce travail était d’évaluer
la qualité de la prise en charge somatique des enfants avec TSA par leur médecin traitant,
en recueillant l’expérience des parents afin de mettre en évidence des pistes d’amélioration
possibles.MÉTHODE : Nous avons mené une étude quantitative, descriptive et transversale.
Celle-ci a été établie à partir d’auto-questionnaires anonymisés distribués aux parents
d’enfants atteint de TSA suivis au CRA PACA. Résultats : les consultations somatiques
représentaient une source d’angoisse pour la majorité des enfants avec TSA de notre
étude, malgré une moyenne d’âge de 8 ans. L’attente en salle d’attente, l’examen clinique,
et plus précisément l’examen ORL, les vaccins, et le simple fait de s’allonger sur
la table d’examen étaient les situations anxiogènes les plus fréquemment citées. La
majorité des parents rapportaient que leur médecin traitant rencontrait fréquemment
des difficultés pour mener à bien cet examen. Cependant, peu de praticiens prenaient
des mesures adaptées pour pallier ces difficultés. Par ailleurs, seule une minorité
des médecins traitants étaient impliqués dans la coordination des soins de l’enfant
avec TSA. Malgré ces difficultés, les parents semblaient globalement satisfaits de
la prise en charge somatique de leur enfant par leur médecin traitant. Discussion
: au vu des difficultés que rencontrent les praticiens lors de l’examen clinique de
l’enfant avec TSA, ils pourraient gagner à mettre en place certaines mesures facilement
applicables en cabinet de ville. Ainsi, des aménagements de type organisationnels
ou l’utilisation d’outils spécifiques d’évaluation de la douleur ou de communication
pourraient être utiles, mais semblent trop peu employés actuellement. Malgré ces mesures,
des difficultés peuvent persister lors de l’examen clinique, et les parents jouant
le rôle de « parent-expert » devraient être vus par le médecin traitant comme des
alliés pour le mener à bien. Le médecin traitant reste d’ailleurs un interlocuteur
de confiance pour les parents, conservant son rôle privilégié de « médecin de famille
». Conclusion : la consultation somatique est une situation angoissante pour l’enfant
avec TSA, mettant parfois en difficulté le médecin traitant. Celle-ci pourrait être
améliorée par des méthodes relativement simples à mettre en place en cabinet de ville
mais trop peu utilisées. Si des difficultés persistent, l’expertise des parents demeure
une aide fiable pour le médecin traitant.;