Description : Contexte : L’obésité pédiatrique est un problème de santé publique mondial, avec des
conséquences physiques et psychologiques pour les enfants, mais également pour la
société. Objectif : Explorer les freins à la prise en charge du surpoids et de l’obésité
de l’enfant par des médecins généralistes (MG) de Savoie et d’Isère non adhérents
à un réseau tel que le RéPPOP. Méthode : Étude qualitative, menée par deux investigatrices,
ayant conduit à quatorze entretiens semi dirigés auprès de MG installés. Les données
verbales ont été enregistrées, transcrites, analysées et triangulées selon une méthode
inductive. Résultats : Les MG reconnaissaient l’importance de leur rôle dans la prise
en charge de cette pathologie, mais décrivaient plusieurs catégories de freins liés
au MG, à l’enfant et sa famille, à la pathologie et à la société. Ils évoquaient des
lacunes théoriques et pratiques ainsi qu’un manque de formation. Le manque de temps
était aussi soulevé. Les représentations de l’obésité engendraient des comportements
d’évitement de la part des MG comme des familles. S’y ajoutaient des difficultés dans
la relation médecin-patient, liées à la dimension psycho-sociale de cette pathologie.
Enfin, les MG évoquaient des freins liés à la politique de santé et à l’organisation
des soins avec un manque de fluidité des filières, une offre de soin parfois limitée
et une prise en charge trop tardive. Les MG estimaient que l’obésité pédiatrique était
un problème complexe face auquel ils pouvaient ressentir un sentiment d’impuissance.
Conclusion : Le renforcement des compétences du MG, la prévention précoce, la prise
en charge pluridisciplinaire et la mise en place d’actions gouvernementales spécifiques,
permettraient de prévenir l’apparition de l’obésité chez l’enfant, et donc de limiter
les difficultés et les échecs de sa prise en charge.;