Description : Objectif : L'endométriose est une pathologie chronique fréquente avec une prévalence
estimée à 10% au sein de la population féminine, responsable d'importants coûts individuels
et sociétaux. Son délai diagnostique en moyenne entre 8 et 12 ans, reste cependant
l'un des plus importants pour une pathologie courante. L'objectif de l'étude était
d'analyser les connaissances et pratiques des médecins généralistes vendéens concernant
le dépistage et la prise en charge initiale en soins primaires de l'endométriose.
Matériels et méthodes : Une étude descriptive observationnelle réalisée par auto-questionnaires
a été menée auprès des médecins généralistes libéraux de Vendée de décembre 2017 à
août 2018. Le questionnaire était anonyme et se divisait en trois parties, sous forme
de QCM et de questions libres. Une analyse descriptive a initialement été réalisée.
Les test statistiques ensuite utilisés comprenaient les tests du Khi 2 et de Fisher.
Le seuil de significativité était fixé à 5%. Les réponses libres ont été intégrées
dans un second temps. Résultats : Ainsi, 69 médecins ont répondu au questionnaire.
Les médecins de l'échantillon avaient une activité relativement importante en gynécologie-obstétrique,
les plus actifs regroupant les femmes et la tranche des 40-59 ans. Le nombre de consultations
gynécologiques effectuées par semaine étaient significativement lié au sexe (p 0,02),
à l'âge (p 0,01) et à la participation à une formation gynécologique dans les cinq
dernières années (p 0,01). Dans notre étude, près de 90% des médecins se disaient
à l'aise face à la prise en charge de dysménorrhées mais seulement 36% disaient évoquer
« souvent » ou « toujours » l'endométriose devant ce symptôme. La formation gynécologique
dans les cinq ans avait un impact sur la fréquence d'évocation de l'endométriose devant
différents symptômes de la maladie ainsi que sur le sentiment de compétence des médecins
généralistes face à la prise en charge de cette pathologie (p 0,03). La réalisation
d'une formation gynécologique dans les cinq ans concernait une majorité de médecins
femmes (75,8%) et retrouvait une différence significative concernant l'âge (p 0,01)
avec notamment 58,8% des 40-59 ans et 54,1% des moins de 40 ans. Conclusion : Le médecin
généraliste joue un rôle primordial dans le diagnostic précoce de l'endométriose,
renforcée par la féminisation de la profession ainsi que par la carence démographique
en gynécologues. La formation du médecin généraliste a une importante répercussion
sur la prise en charge initiale de la pathologie. Une meilleure formation des médecins
généralistes avec un réseau de soins plus développé associés à un renforcement de
la sensibilisation des femmes permettraient une meilleure prise en charge initiale
et notamment une réduction du délai diagnostique de l'endométriose.;