Description : Introduction : si le patient est la victime évidente lors d’une erreur, il n’est néanmoins
pas le seul impacté. Les professionnels de santé font face à des difficultés émotionnelles
dans ces situations, et les internes ne sont pas épargnés. L’objectif de cette étude
était donc de mettre en évidence les attentes des internes de médecine générale de
la faculté de médecine d'Amiens, concernant l’accompagnement, et la gestion des erreurs
médicales, ainsi que leurs souhaits de formation sur le sujet, en partant de leur
vécu. Matériel et méthode : étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès d’internes
de MG réalisés jusqu’à saturation des données et analysés à l’aide du logiciel NVivo.
Résultats : 14 internes ont été interrogés. Notre travail a remis en avant les causes
perçues par les internes comme favorisant les erreurs. Les émotions négatives ressenties
suite à l’erreur, montraient à quel point elle pouvait être douloureuse. Les participants
tendaient à percevoir l’erreur comme inacceptable dans notre culture médicale, la
rendant d’autant plus difficile à vivre. Après une erreur, le besoin de parler était
prédominant et permettait d’obtenir du soutien et de la réassurance mais aussi des
explications. Malgré tout, les internes étaient aussi capables de trouver des solutions
et d’apprendre de leurs erreurs. Discussion : les différentes causes des erreurs ainsi
qu’une culture où l’erreur est tabou ont une influence sur le vécu de l’erreur. L’erreur
peut être une expérience formatrice à condition que l’interne soit dans un cadre bienveillant
et que la prise en charge émotionnelle ne soit pas omise. Conclusion : la prise en
compte du vécu des internes lors d’une erreur, permet d’en faire une source d’apprentissage
et d’amélioration plutôt qu’un traumatisme. Cependant, une évolution de la culture
médicale est nécessaire et la mise en place de discussions et d’analyses indispensables.;