Description : Introduction : l’épidémie du VIH est toujours active en France, mais depuis quelques
années on assiste à une diversification des moyens de prévention afin de la contenir.
Parmi ces nouvelles méthodes de prévention, la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP)
a montré son efficacité dans la réduction de l’incidence du VIH, et fait désormais
l’objet de recommandations nationales. Sa couverture reste cependant insuffisante,
et les médecins généralistes ont, de par leurs missions, un rôle central à jouer pour
l’instauration de cette prophylaxie chez leurs patients. Objectifs : évaluer la proportion
de médecins généralistes de la région PACA qui recommandent la PrEP à leurs patients
à risque, en les adressant aux médecins spécialisés dans la prise en charge du VIH.
Et secondairement mettre en lumière les facteurs limitant cette recommandation de
la PrEP par les médecins généralistes. Matériels et méthodes : nous avons conduit
une étude observationnelle descriptive quantitative auprès des médecins généralistes
exerçant en région PACA, ayant une activité essentiellement libérale, à l’aide d’un
questionnaire informatisé. Le recueil de données a eu lieu entre le 25 févier et le
5 mai 2020. Résultats : 384 médecins généralistes étaient inclus. Parmi les répondants
: 20,6% avaient déjà recommandé la PrEP à un patient en l’adressant au spécialiste
du VIH, 31,0% avaient déjà été questionnés par un patient sur cette prophylaxie, et
15,6% l’avaient déjà renouvelée. Les connaissances sur la PrEP étaient significativement
associées aux trois volets de la pratique : avoir recommandé la PrEP (p 0,001), avoir
été questionné à son sujet (p 0,001), l’avoir renouvelée (p 0,001) ; plus les généralistes
étaient familiers avec la PrEP, plus ils l’incluaient dans leur pratique. Les médecins
généralistes exerçant en milieu urbain ou dans les départements les plus peuplés semblaient
davantage intégrer la PrEP dans leurs pratiques. Le manque de formation vis-à-vis
de cette prophylaxie était le principal facteur limitant sa recommandation : 88,3%
des médecins ne se sentaient pas suffisamment formés pour suivre des patients sous
PrEP. Conclusion : la PrEP est à ce jour peu implantée dans la pratique des médecins
généralistes de la région PACA. Une formation accrue sur ce sujet semble être le levier
central à une plus large diffusion de cette prophylaxie, d’autant plus que notre étude
a également montré un intérêt chez les médecins de la région à se former davantage
sur la PrEP afin de pouvoir un jour l’initier.;