Description : Objectif : l’objet de cette étude était de déterminer les représentations de la prescription
de morphiniques chez les internes de médecine générale en fin de cursus à Bordeaux.
Méthode : une méthode qualitative descriptive monocentrique a été choisie. Des entretiens
semi-dirigés ont été réalisés auprès d’internes de médecine générale de l’université
de Bordeaux en fin de cursus, tirés au sort. Ces entretiens suivaient une trame d’entretien
établie à partir d’une grille de réflexion sur les différents aspects des représentations
de la prescription ; les connaissances théoriques, les vécus et expériences et les
croyances. Résultats : 12 entretiens semi dirigés ont été réalisés avant d’obtenir
une saturation des données. Les modalités technico-pratiques de prescription des morphiniques,
l’évaluation de la douleur, les indications et modalités de prescription étaient peu
maitrisés. La séniorisation et le recours à l’EMSP étaient des éléments qui conditionnaient
positivement la prescription d’opioïdes forts. Les réticences étaient globalement
fondées sur le risque addictif et les effets secondaires des morphiniques ainsi que
sur les croyances des autres acteurs de soins. Discussion : Les difficultés rencontrées
rejoignent celles de la littérature. Le contexte de prescription est marqué par une
opiophobie historique et une actualité américaine déroutante qui confronte au mésusage
et à la dérive. La compétence de prise en charge de la douleur s’acquiert grâce à
une formation universitaire pertinente et à une séniorisation de qualité. Conclusion
: l’évolution des mentalités vis à vis de la prescription des morphiniques est positive
avec une prescription plus raisonnée et adaptée. La poursuite de la diffusion de la
culture palliative, du compagnonnage pour un meilleur « savoir-faire » et la mise
en œuvre de méthodes pédagogiques innovantes pourraient améliorer les représentations
de la prescription d’opioïdes forts chez les internes de médecine générale.;