Description : Introduction : la vaccination est sujette à discussion en France. Les réticences et
le défaut de couverture ont amené à un élargissement de l'obligation vaccinale au
1er Janvier 2018. Dès 6 ans, lors du rappel DTCaP, l'environnement familial, le milieu
scolaire et le cabinet de médecine générale sont des lieux où l'enfant adresse ses
interrogations. Il est alors récepteur de la commande vaccinale. À cet âge, grâce
au dessin, outil de l'examen clinique, l'enfant livre une projection de lui-même et
invite à la discussion avec ses parents. Méthodes : étude qualitative, menée en 2018
à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire), à partir d'un échantillon d'enfants scolarisés
en CE1, âgés de 7-8 ans, ayant reçu le rappel vaccinal DTCaP des 6 ans. Des dessins
ont été réalisés par les enfants, analysés de manière standardisée. Ils ont ensuite
été interrogés, tout comme leurs parents lors d'entretiens semi-dirigés indépendants,
analysés de manière thématique. L'ensemble des données a été triangulé puis croisé
au sein de chaque « groupe famille ». Résultats : 13 enfants et 15 de leurs parents
ont participé. L'enfant a présenté le vaccin comme anxiogène car assimilé à une piqûre
douloureuse, créant des confusions par rapport à d'autres actes de soins. Les parents
sont seuls informateurs de l'objectif vaccinal, utilisant leurs propres souvenirs
d'enfant et intégrant une projection collective. L'obligation a majoré un clivage
pré-existant, renforçant la frustration de certains et la confiance des autres. Malgré
une critique du manque d'information, les familles ont gardé confiance en leur médecin.
L'école a été évoquée comme possible lieu vaccinal, aussi bien dans l'éducation que
dans la réalisation. Discussion : il semble nécessaire de ne plus centrer le vaccin
comme simple vecteur douloureux et de valoriser une consultation d'échange, de présentation
de son objectif et d'exploration du ressenti de l'enfant et du vécu vaccinal familial
avant le rappel des 6 ans. L'école pourrait être assistée par les étudiants en santé
pour améliorer l'éducation au vaccin. En redevenant lieu de vaccination, elle serait
effectrice institutionnelle d'une obligation. La bonne tolérance vaccinale de l'enfant
d'aujourd'hui semble être une piste pour améliorer l'acceptation vaccinale de demain.;