Description : Réduire les inégalités sociales de santé suppose notamment de faire en sorte que chacun
puisse disposer de soins selon sa volonté et ses besoins. De nombreux travaux ont
cherché à établir les dimensions déterminant l’accès aux soins. Parmi ces différents
facteurs, deux ont une importance particulière au sein du calendrier législatif et
les débats publics français : les barrières financières et géographiques. Ainsi, deux
expressions à ce propos ont une résonnance collective particulière : le « renoncement
aux soins » et les « déserts médicaux ». L’objet de cette thèse est donc d’orienter
l’étude des inégalités d’accès aux soins autour de ces deux notions. Le premier chapitre
est une revue systématique sur les déterminants du renoncement aux soins pour raisons
financières en France. Le deuxième chapitre est une étude quantitative cherchant à
comprendre le sur-renoncement aux soins des femmes par rapport aux hommes en France.
Le troisième chapitre étudie à l’aide d’économétrie spatiale les évolutions de la
localisation des médecins généralistes en France. Le dernier chapitre s’interroge
sur l’éventuelle incidence de l’offre de soins sur les mobilités résidentielles des
retraités. Les résultats des deux premiers chapitres indiquent que les dimensions
déterminant le renoncement aux soins ne sont que partiellement comprises et qu’il
en résulte des difficultés interprétatives quant au rôle des caractéristiques sociodémographiques
dans la construction des inégalités de renoncement aux soins. Les résultats des deux
derniers chapitres soulignent que les médecins généralistes ont une tendance nette
à se regrouper avec d’autres types de soins, ce qui génère une polarisation de ces
derniers, et que les retraités n’ont pas tendance à suivre les évolutions de l’offre
de soins. Sur ces cas-là, il n’apparaît pas de tendance du marché à la réduction des
inégalités territoriales d’accessibilité aux soins. Cela pourrait induire la nécessité
d’une régulation publique en la matière.;