Description : Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont des médicaments indiqués dans le
traitement des pathologies liées à l’acidité gastrique, telles que le reflux gastro-œsophagien
(RGO), et les ulcères gastroduodénaux. Ces médicaments sont très efficaces, et perçus
comme globalement bien tolérés à court terme. Ils se sont donc rapidement imposés
comme le traitement de référence de ces pathologies, et leur usage s’est largement
banalisé. Cette thèse a été réalisée partir du système national des données de santé
(SNDS), dans un contexte de surutilisation des IPP, et de résurgence, dans la littérature,
au cours de la dernière décennie, de signaux relatifs à la survenue potentielle d’effets
indésirables graves. Dans une étude descriptive, nous avons montré que 15,4 millions
d’adultes avaient reçu une délivrance d’IPP en 2015, soit presque 30% de la population
française. Le traitement était fréquemment initié en dehors des recommandations, majoritairement
en prévention des lésions gastroduodénales dues aux AINS, en l’absence de facteur
de risque identifiable justifiant la prophylaxie par IPP. Dans une étude cas-témoin,
nous avons observé une augmentation modeste du risque de cancer pancréatique associé
à l’utilisation d’IPP à long terme. Enfin, dans une étude de cohorte chez l’enfant,
nous avons retrouvé une augmentation du risque d’infections graves associé à l’utilisation
d’IPP. Compte tenu de l’utilisation massive et du mésusage des IPP, les relations
observées, même de faible magnitude, peuvent avoir un impact important en termes de
santé publique.;