Description : Introduction : La prévalence de l'obésité ne cesse d'augmenter en France avec un recours
de plus en plus fréquent à la chirurgie bariatrique. Malgré un réseau national structuré,
le nombre de patients perdus de vue reste très significatif. La détection précoce
des patients les plus à risque de se retrouver en rupture de suivi semble primordiale.
Nous avons donc décidé de rechercher des facteurs prédictifs de perte de vue pré opératoire
qui nous permettraient de mieux les cibler. Matériel et méthode : Nous avons réalisé
une étude observationnelle, rétrospective, monocentrique, au CHU de Poitiers, incluant
tous les patients ayant bénéficié d'une chirurgie bariatrique entre janvier 2016 et
décembre 2016. Les critères d'exclusion étaient le manque de données supérieur à 50%,
les patients décédés et les procédures chirurgicales autres que la sleeve gastrectomy
ou le gastric bypass. Les données étaient collectées grâce au dossier médical informatisé
des patients. La perte de vue était considérée comme l'absence de consultation dans
les 18 derniers mois avec un chirurgien bariatrique ou un endocrinologue/nutritionniste.
Enfin, un protocole d'appel téléphonique permettait de classer définitivement les
patients perdus de vue et de collecter des données supplémentaires sur leur situation
actuelle. Résultats : Au total 200 patients ont été inclus : 138 patients perdus de
vue, 62 avec un suivi régulier. Les facteurs souvent rencontrés dans la littérature
comme l'âge et le sexe n'étaient pas associés dans notre étude à une influence sur
le suivi. Après analyse multivariée, seul le suivi par un médecin nutritionniste hors
CHU était associé significativement à un risque plus important de rupture de soins
(OR 2.41 [1.09 -5.43] (p 0.03)). Parmi les autres facteurs associés à un mauvais
suivi, on retrouvait le fait d'avoir 1 enfant (OR 1.55 [0.50; 5.05] (p 0.453)) ou
2 enfants (OR 1.72 [0.7; 4.30] (p 0.24)) et d'être atteint de RGO traité (OR 1.39
[0.61; 3.36] (0.449)) ou non (OR 2.19 [0.47; 16.15] (p 0.362)), sans significativité
statistique. En revanche, le passage en hôpital de semaine (OR 0.95 [0.37; 2.39]
(p 0.907)), la présence d'une HTA traitée sous mono (OR 0.52 [0.22; 1.19] (p 0.118)),
bi (OR 0.4 [0.11; 1.45] (p 0.156)) ou tri thérapie (OR 0.75 [0.2; 2.98] (p 0.673))
et le fait d'avoir 3 enfants ou plus(OR 0.98 [0.4; 2.43] (p 0.964) étaient associés
à un meilleur suivi mais sans significativité statistique. Par ailleurs, la plupart
des patients perdus de vue restaient suivis par leur médecin traitant et poursuivaient
une vitaminothérapie. Conclusion : Le suivi pré opératoire par un médecin nutritionniste
au CHU de Poitiers, centre de suivi de l'obésité, semble être associé à un meilleur
suivi ultérieur. En contrepartie, les patients atteints de RGO, ceux suivis hors CHU
et ceux ayant 1 ou 2 enfants étaient plus à risque d'être perdus de vue.;