Permanence de soins infirmiers nocturnes en établissement d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes: un moyen de contribuer à la continuité des soins en médecine générale - CISMeF
Permanence de soins infirmiers nocturnes en établissement d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes: un moyen de contribuer à la continuité des soins en médecine généraleDocument
Titre : Permanence de soins infirmiers nocturnes en établissement d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes: un moyen de contribuer à la continuité des soins en médecine générale;
Description : Introduction : la continuité des soins en ambulatoire est essentielle, mais dépend
de la permanence des soins, répartie de façon inégale selon les territoires. De plus,
la désertification médicale et l’absence de personnel soignant en Ehpad en dehors
des heures ouvrables engendrent une augmentation du recours aux urgences des résidents.
C’est ainsi qu’un dispositif de permanence de soins infirmiers nocturnes a été mis
en place par l’ARS via le Centre hospitalier de Bergerac. Une infirmière est présente
la nuit sur l’hôpital et se déplace en cas d’appel d’un Ehpad pour évaluer le patient
et déterminer la gravité de ces symptômes afin de faire appel à un service d’urgence
si besoin. Le but de ce travail était de décrire l’activité de ces infirmières. Matériel
et méthodes : une étude descriptive a été réalisée pour relater de l’activité effectuée
par cette permanence de soins nocturnes. Son objectif consistait à décrire les demandes
d’interventions et analyser la prise en charge des résidents par les IDE. Ont été
inclus les patients des 4 Ehpad partenaires vus la nuit et ceux pour lesquels un conseil
téléphonique a été donné. Les variables étaient recueillies sur une fiche d’intervention
comportant les données du patient, les renseignements sur l’appel, le type d’intervention,
les actes techniques effectués, la sollicitation du Centre 15 et le devenir du patient.
La comparaison des variables a été effectuée à l’aide des tests de Chi 2 et de Fischer
exact. Résultats : du 26 Juin au 31 Octobre 2019 : 453 interventions ont été réalisées
dont 50,3% pour des soins urgents, 35,3% pour des soins programmés et 14,4% pour une
demande de renseignements sur un patient. Les principaux motifs d’intervention étaient
la surveillance des constantes (16,2%), la nécessité de soins paramédicaux (15,8%)
et des renseignements téléphoniques (12,8%). Dans la majorité des cas (85,6%), les
IDE intervenaient en Ehpad. Elles pouvaient demander un avis médical au Centre 15
en cas d’urgence. Ainsi 6,1% patients ont bénéficié d’un appel au Samu et 4% d’entre
eux ont été transférés aux urgences de Bergerac. De plus, le fait de présenter une
hypertension artérielle durant l’intervention de l’IDE était associé de façon significative
à la décision de transférer le patient à l’hôpital (p 0,002). Les IDE effectuaient
des actes techniques variés comme la prise des constantes (34,1%), l’administration
de médicaments (32,5%), des soins locaux et perfusions (9,6%) selon des prescriptions
médicales anticipées du médecin traitant. Lors des mesures de glycémies, 37% des patients
étaient en hyperglycémie et 75% d’entre eux ont été traités par insuline. Les patients
étaient plus susceptibles d’être traités lorsqu’ils étaient vus en début de nuit par
l’infirmière (p 0,01). Conclusion : le dispositif de soins infirmiers nocturnes en
Ehpad mis en place dans le Bergeracois permet de réaliser une prise en charge globale
des patients mais nécessite des ajustements sur l’utilisation des fiches de conduite
à tenir en cas d’urgence mais aussi dans la formation des IDE à communiquer avec le
Centre 15. Les médecins généralistes sont également à impliquer davantage afin de
faciliter les prises en charge nocturnes des patients par le biais de prescriptions
médicales anticipées et de protocoles individualisés. Une autre étude de ce dispositif
pourrait évaluer la diminution des hospitalisations aux urgences des résidents, souvent
délétères pour eux, permettant ainsi d’éviter des ruptures dans leur parcours de soins.;