Description : Introduction : La Maladie Rénale Chronique (MRC) de l’enfant évolue le plus souvent
à bas bruit et tend inexorablement vers l’insuffisance rénale chronique, voire terminale.
Toutefois, une prise en charge précoce permet de la ralentir et de stabiliser ses
complications. L’attitude de dépistage reste non consensuelle pour de nombreux pays
en raison notamment d’un rapport coût-efficacité incertain. Nous souhaitions explorer
les pratiques et conceptions des médecins généralistes français vis-à-vis de ce dépistage.
Méthodes : Nous avons réalisé à ce propos une étude non interventionnelle d’évaluation
des pratiques professionnelles en envoyant en juillet et octobre 2020 un questionnaire
informatisé à 5108 médecins généralistes. Les sujets inclus étaient des médecins généralistes
thésés, installés dans le Grand Est et faisant partie de la liste de diffusion des
messages de l’URPS-ML. Résultats : Le taux de participation a été de 1,3%. 54,4% des
médecins interrogés ont déclaré avoir déjà réalisé un dépistage de la MRC au moins
une fois dans leur pratique. 52,9% n’avaient pas connaissance de quelconque recommandation.
47,1% jugeaient correctement la prévalence de cette affection au sein de la population
pédiatrique. Le terrain héréditaire a été le facteur de risque de MRC le plus souvent
cité (60,3%), les oedèmes le signe d’appel le plus évocateur (57,4%) et la bandelette
urinaire l’outil clinique privilégié (78,8%). Enfin, 75,4% des médecins ne maîtrisant
pas ce sujet ont estimé le manque de formation comme le principal frein à sa réalisation.
Conclusion : La méconnaissance des recommandations ainsi que la sous-estimation de
la prévalence de la MRC de l’enfant contribuent notoirement à un mésusage d’un dépistage
simple, accessible et efficace. Ainsi, l’utilisation appropriée, à grande échelle,
d’outils de dépistage clinique validés comme la bandelette urinaire et le tensiomètre
pédiatrique permettrait de repérer plus précocement davantage d’enfants atteints de
MRC. Une sensibilisation régulière lors de formations médicales continues semble nécessaire
afin d’optimiser les pratiques.;