Description : Introduction : les résultats de plusieurs études épidémiologiques convergent quant
à la proportion importante de détenus souffrant de troubles psychiatriques dans les
prisons françaises. Certaines études ont été menées sur la prise en charge dans les
unités hospitalières spécialement aménagées mais aucune ne portent sur les cas d’hospitalisation
en soins psychiatriques à la demande d’un représentant de l’Etat (SPDRE D398), qui
représentent les « urgences psychiatriques » de la détention. Nous avons souhaité
décrire les profils et les prises en charge de ces détenus hospitalisés en SPDRE D398
pour essayer de comprendre leurs parcours de soin et les points forts/ faiblesses
associés. Méthode : il s’agit d’une étude épidémiologique, observationnelle, descriptive
et rétrospective. Les deux critères d’inclusion dans l’étude sont : être incarcéré
à la maison d’arrêt de Luynes 1, Luynes 2, et au centre de détention de Salon, avoir
été hospitalisé en SPDRE D98 durant l’année 2019. Il n’y a pas de critères d’exclusion.
On a décrit dans cette étude : les caractéristiques socio-démographiques, les antécédents
médicaux et les caractéristiques de la prise en charge. Résultats : l’étude porte
sur un total de 83 hospitalisations en SPDRE D398 pour 57 patients pris en charge
(hospitalisations multiples pour certains). Plus de la moitié des patients avaient
déjà été hospitalisés en psychiatrie avant leur détention mais ils étaient peu suivis
en milieu ouvert. Plus du tiers des patients avaient déjà fait une tentative de suicide.
Ces patients avaient, pour la plupart, eu des prises de substances toxiques par le
passé. La durée moyenne de prise en charge était courte (11 jours), avec plus de la
moitié des patients qui n’ont pas été transférés en UHSA. Le motif d’hospitalisation
principal est la crise suicidaire ou le passage à l’acte auto-agressif. La majorité
des patients a été diagnostiquée d’un trouble schizophrénique. Plus de la moitié des
patients rentraient en hospitalisation sans traitement de fond, alors que très peu
en sortaient sans traitement de ce type. Dans la cohorte étudiée, une étude comparative
entre les patients ayant des antécédents d’hospitalisation en psychiatrie par le passé
et ceux n’en ayant pas n’a pas montré de résultat significatif sur les critères suivants
: la durée moyenne d’hospitalisation, le nombre d’hospitalisations en SPDRE D398 sur
l’année 2019 ainsi que le motif d’hospitalisation.[...];