Aide au diagnostic et conduite à tenir devant une suspicion de maltraitance de l’enfant
en médecine générale dans le département de Seine-Maritime - CISMeF
Aide au diagnostic et conduite à tenir devant une suspicion de maltraitance de l’enfant
en médecine générale dans le département de Seine-MaritimeDocument
Titre : Aide au diagnostic et conduite à tenir devant une suspicion de maltraitance de l’enfant
en médecine générale dans le département de Seine-Maritime;
Description : En 2018, 306 800 mineurs soit 21‰ des mineurs en France, étaient pris en charge en
protection de l’enfance. Ce nombre ne cesse d’augmenter. Ainsi, le taux d’informations
préoccupantes et de signalements au niveau national et dans notre département de Seine-Maritime
suit la même tendance. Paradoxalement, les médecins généralistes, en première ligne
dans le suivi des mineurs, ne sont pas très fréquemment transmetteurs d’écrits (moins
de 0.5% au niveau départemental et moins de 5% au niveau national). L’objectif de
l’étude était de déterminer comment les médecins généralistes de Seine-Maritime repèrent
et prennent en charge les situations de maltraitance de l’enfant. L’objectif secondaire
était de proposer un outil d’aides pour faciliter la gestion de ces situations. Méthode
: Étude qualitative à laquelle 15 médecins généralistes de Seine-Maritime ont participé.
Les entretiens, réalisés en janvier 2020, étaient individuels et semi-directifs. Le
guide d’entretien a été construit autour de plusieurs thématiques dont le repérage,
la stratégie de prise en charge et de leurs difficultés ressenties lors de situations
de maltraitance infantile. Résultats : Les signes d’alerte sont connus par la majorité
des médecins de notre étude. Toutefois, l’approche de la maltraitance infantile diffère
d’un médecin interrogé à un autre. La multitude des modes de révélation et la nécessité
d’une recherche systématique des diagnostics différentiels complexifient le processus.
Le médecin généraliste se trouve au centre de la prise en charge et agit sans forcément
mettre en pratique les éléments théoriques connus. Le signalement et l’information
préoccupante sont les possibilités d’actions pour le médecin généraliste qui fait
cependant face à de nombreuses difficultés. L’organisation de l’offre de soins, l’insuffisance
de communication entre les services et le nomadisme médical des patients font partis
de ces dernières. Discussion : Face à des signes pourtant évocateurs, la maltraitance
reste difficile à aborder en consultation. La méconnaissance des procédures, le manque
de temps et la peur des représailles (devant la non-anonymisation des informations
préoccupantes) questionnent le besoin d’amélioration du dispositif en place. La pluridisciplinarité
nécessite d’être développée pour pallier le sentiment d’isolement des médecins généralistes.
Elle pourrait répondre à leurs demandes d’aides face aux situations, souvent complexes,
de maltraitance de l’enfant. Un tiers des médecins généralistes interrogés n’évoque
cependant aucun interlocuteur vers qui s’orienter. Le développement de formations,
avec les organismes locaux de la protection de l’enfance, et d’informations, à travers
des outils d’aides au diagnostic et de conduites à tenir, mérite d’être proposé.;