Enquête sur la compréhension du secret professionnel par les professionnels en psychiatrie
et par l’entourage de personnes souffrant de troubles psychiques: quelles implications
dans la communication entourage-professionnels ? - CISMeF
Enquête sur la compréhension du secret professionnel par les professionnels en psychiatrie
et par l’entourage de personnes souffrant de troubles psychiques: quelles implications
dans la communication entourage-professionnels ?Document
Titre : Enquête sur la compréhension du secret professionnel par les professionnels en psychiatrie
et par l’entourage de personnes souffrant de troubles psychiques: quelles implications
dans la communication entourage-professionnels ?;
Description : Les enjeux de la communication entre professionnels et entourage de personnes souffrant
de troubles psychiques, sont nombreux et importants : éthique, clinique et thérapeutique,
sociétal. Plusieurs études montrent que le cadre médico-légal du secret professionnel
est perçu comme un des principaux facteurs limitant cette communication, source d’une
insatisfaction partagée par l’entourage et par les professionnels. L’objectif de notre
étude est de décrire la compréhension du secret professionnel par les professionnels
en psychiatrie et par l’entourage de personnes souffrant de troubles psychiques afin
de mieux saisir ses implications dans leur communication. Les réponses de 127 professionnels
en psychiatrie et 84 proches de personnes souffrant de troubles psychiques à des auto-questionnaires
sur le secret professionnel et leurs représentations de la communication entourage-professionnels
ont été incluses. D’une manière générale, les professionnels considèrent la communication
avec l’entourage plus satisfaisante que l’entourage ne l’estime lui-même. Par ailleurs,
leur compréhension du secret professionnel apparait hétérogène. Selon leur fonction
et leur ancienneté, les professionnels se positionnent différemment sur les conditions
de prise de contact avec l’entourage, sur la possibilité de rencontrer l’entourage
seul sans l’accord du patient, sur le fait d’informer l’entourage en cas de refus
du patient soigné sans son consentement ou ayant un diagnostic ou pronostic grave,
ainsi que sur le contenu du secret professionnel. De plus, la comparaison des réponses
entre les professionnels et l’entourage met en évidence des compréhensions généralement
opposées, excepté pour la réception d’information de l’entourage sans l’accord du
patient et la nécessité de l’accord du patient avant toute prise de contact des professionnels
vers l’entourage. En conclusion, notre étude objective une diversité de compréhensions
du secret professionnel et des représentations de la communication entre l’entourage
et les professionnels. Le cadre juridique actuel apparaît insuffisamment précis et/ou
difficilement applicable en psychiatrie où l’évaluation de la capacité du patient
à exprimer sa volonté est une problématique centrale. Formation des professionnels,
réflexion en équipe et référence collégiale nationale sur l’application concrète du
secret professionnel permettraient une compréhension plus homogène et une harmonisation
des pratiques de communication avec l’entourage. Du côté de l’entourage, notre étude
suggère qu’une information plus systématique sur le cadre légal du secret professionnel
et sur celui de l’alliance thérapeutique est nécessaire pour contribuer à un vécu
plus satisfaisant des soins de leur proche. Au final, communiquer entre les professionnels
et l’entourage sur le secret professionnel s’avère une nécessité, dans l’intérêt de
la personne en soins.;