Description : Introduction : La douleur psychologique est souvent considérée comme centrale dans
le passage à l’acte suicidaire. Mais il reste à en identifier les déterminants. Notre
objectif était d’identifier les facteurs cliniques associés à la douleur psychologique
chez des sujets déprimés et d’évaluer le lien avec la suicidalité. Méthode : Nous
avons recruté 515 patients déprimés aux urgences post urgences psychiatriques du CHU
de Montpellier. La douleur psychologique actuelle et maximale sur les 15 derniers
jours a été mesurée à la l’aide d’une échelle numérique parallèlement à plusieurs
facteurs sociodémographiques et cliniques (dépression, impulsivité, labilité affective,
raisons de vivre, histoire de trauma dans l’enfance, comorbidités psychiatriques).
Résultats : La douleur psychologique actuelle et moyenne ont différents facteurs associés
en commun, notamment le fait d’être fumeur, d’avoir un trouble anxieux, un trouble
du comportement alimentaire, un PTSD, de prendre des anxiolytiques, à la dépression,
à la douleur physique actuelle et maximale et à l’impulsivité totale. De manière intéressante,
les deux douleurs psychologiques ont aussi des facteurs associés qui leur sont propres.
La douleur psychologique actuelle est associée au fait d’être une femme, à la prise
d’antipsychotique, aux tentatives de suicide non violentes. Quant à la douleur psychologique
maximale, elle est associée à l’âge, au trouble bipolaire, à l’abus d’alcool, à la
non prise d’antiépileptique, à la non prise de lithium, aux maltraitances dans l’enfance
et à l’intensité affective. Parmi les symptômes dépressifs, ceux expliquant partiellement
la douleur psychologique sont la tristesse à 45% pour la douleur ps chologique actuelle
et la tristesse et la culpabilité chacune à 26% pour la douleur psychologique maximale.
Enfin pour le lien entre les idées suicidaires et la douleur psychologique, il est
montré que la douleur psychologique maximale était significativement plus importante
chez les patients suicidants par rapport aux patients non suicidants. Conclusion :
La douleur psychologique est une dimension à part entière à laquelle la dépression
participe mais elle ne peut être confondue avec cette dernière. Elle joue un rôle
dans le risque suicidaire et pourrait être une cible thérapeutique pertinente;