Vomissements : doit-on les traiter ? Balance bénéfice-risque des antiémétiques : Revue
de la littérature et méta-analyse dans le cadre du Projet REB (Rebuild the Evidence
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Vomissements : doit-on les traiter ? Balance bénéfice-risque des antiémétiques : Revue
de la littérature et méta-analyse dans le cadre du Projet REB (Rebuild the Evidence
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Titre : Vomissements : doit-on les traiter ? Balance bénéfice-risque des antiémétiques : Revue
de la littérature et méta-analyse dans le cadre du Projet REB (Rebuild the Evidence
Base);
Description : Introduction : Les vomissements aigus sont un motif fréquent de consultation en médecine
ambulatoire et à ce titre, plus de 10 millions de boites ont été remboursées en 2017
soit 13 millions d’euros. Dans le projet REB porté par le Collège National des Généralistes
Enseignants, une évaluation des bénéfices et des risques des antiémétiques a été réalisée.
Méthode : Une revue de la littérature a été réalisée indépendamment par deux investigateurs
jusqu’au 22 mars 2018 à partir des bases de données Medline, Cochrane, Embase et Clinical
Trials. Les critères d’inclusion étaient : - Vomissements aigus chez les adultes et
les enfants quelques soient leurs étiologies exceptées en chimiothérapie, radiothérapie,
post-chirurgie, au cours de la grossesse et pour le mal des transports ; - Essais
cliniques contrôlés et randomisés ; - Publication en langue française ou anglaise
; - Comparaison des antiémétiques versus placebo ou autre molécule. Pour les bénéfices,
les effets sur la sévérité des nausées et la fréquence des vomissements étaient évalués.
Pour les risques, les effets secondaires étaient évalués. Le protocole est enregistré
dans le registre PROSPERO sous le numéro CRD42018091878. Résultats : Nous avons retenu
24 articles parmi les 1 704 trouvés à partir de la recherche électronique. L’ensemble
des études ont été réalisées aux urgences. La plupart (83%) évaluait les sétrons,
29% le métoclopramide. La voie administration était à 50% intraveineuse et 38% par
voie orale. La majorité concernait l’enfant (67%) et la gastro-entérite aigüe (67%).
Le bénéfice global sur les vomissements (variables binaires et continues), exprimé
en SMD (Standardized Mean Difference), était faible à 0,25 (IC95 0,16 – 0,33, p
0,01). Sur les critères de jugement binaires (arrêt des vomissements, succès de réhydratation,
non hospitalisation), le RR était de 1,24 (IC95 1,11 – 1,39, p 0,01, I2 79,7%),
le NNT 5 pour l’ondansétron, seule valeur significative. Sur les critères de jugement
continus (score de nausées exprimé en échelle visuelle analogique) le SMD global était
de 0,83 (IC95 0,30-1,36, p 0,01, I2 92,1%). Les risques (effets secondaires)
étaient rapportés seulement dans 40% des études et de manière non exhaustive avec
notamment l’akathisie, la sédation et les céphalées. Conclusion : Il semble que les
antiémétiques aient une efficacité limitée par rapport au placebo et que leurs risques
soient insuffisamment évalués. La place de l’ondansétron est à discuter dans ces indications
en médecine ambulatoire. Cette étude remet en question la pertinence de la prescription
des antiémétiques dans les vomissements aigus, l’évolution étant spontanément favorable
en l’absence de traitement.;