Retour à domicile sous nutrition artificielle de patients atteints de cancer au stade
palliatif : informations transmises et place du médecin traitant dans la prise en
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Retour à domicile sous nutrition artificielle de patients atteints de cancer au stade
palliatif : informations transmises et place du médecin traitant dans la prise en
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Titre : Retour à domicile sous nutrition artificielle de patients atteints de cancer au stade
palliatif : informations transmises et place du médecin traitant dans la prise en
charge;
Description : Introduction : La place de la nutrition artificielle en soins palliatifs oncologiques
est controversée. Aucun bénéfice sur la qualité de vie ou la survie n’a été prouvé
si l’espérance de vie à l’introduction ne dépasse pas 2-3 mois. Le médecin référent
à domicile est le médecin traitant. Objectifs : Décrire les informations transmises
au médecin traitant et sa place dans la prise en charge de la nutrition artificielle.
Cerner dans quelle démarche s’inscrit cette nutrition ; observer le devenir des patients
à 3 mois ; établir un lien entre les informations transmises et l’attitude du médecin
traitant. Matériel et méthode : L’étude prospective a été menée à Clermont-Ferrand
de Juin 2017 à Mai 2018. Les patients étaient majeurs, atteints d’une néoplasie métastatique
et/ou en chimiothérapie au-delà d’une 3ème ligne. Aucune chirurgie n’était envisagée.
Les patients étaient sous nutrition artificielle depuis moins de 3 mois, encadrés
à domicile par une HAD ou un prestataire. Les comptes-rendus correspondants à l’introduction
de la nutrition ont été étudiés. Les médecins traitants ont été interrogés 3 mois
après le retour à domicile de leur patient. Résultats : 93 patients ont été inclus.
30 comptes-rendus (32,3%) n’ont jamais été rédigés. L’indication de la nutrition était
présente dans 74,6% des courriers, le poids dans 54%, les marqueurs biologiques de
dénutrition dans 22,2%,les scores pronostiques jamais, le mot « palliatif » dans 26,6%,
et l’avis du patient dans 9,5%. 59,1% des patients étaient décédés à 3 mois. 85,5%
d’entre eux ont gardé la nutrition jusqu’à la semaine précédant le décès. Le PS de
l’OMS était présent dans 41,3% des courriers et était 2 pour 88,5% des patients.
Parmi eux, 69,6% étaient décédés à 3 mois (p 0,046). 82 médecins ont été interrogés.
Le taux de réponse était de 88,2%. Pour 62%, l’objectif de la nutrition artificielle
ne leur avait pas été exposé. 73,2% estimaient leur patient en soins palliatifs lors
de l’introduction de la nutrition artificielle, qu’ils jugeaient pertinente dans 91,5%
des cas. 33% de ceux qui avaient une formation aux soins palliatifs la jugeaient «
non pertinente » (p 0,001). 73,3% des médecins qui ont revu leur patient ont déclaré
n’avoir fait aucune surveillance de la nutrition, 75% n’ont pas discuté de sa poursuite
ou de son arrêt. 48,3% des médecins n’étaient pas à l’aise avec la nutrition, 30%
se sentaient exclus de la prise en charge. Conclusion : Les informations transmises
aux médecins traitants sont succinctes et incomplètes. Elles ne semblent pas influencer
leur prise en charge. Le médecin intervient peu, sa place étant mal définie. La nutrition
artificielle ne s’inscrit pas dans un projet défini. La mise en route d’une nutrition
artificielle mérite d’être réfléchie, sa remise en question ultérieure est complexe.
Une meilleure évaluation pronostique, et la prise en compte d’objectifs en termes
de qualité de vie pourraient permettre d’optimiser la prise en charge du patient entre
l’hôpital et le médecin traitant.;