Description : Introduction : depuis les attentats multi sites du 13 novembre 2015, la France est
confrontée à de nouvelles problématiques de santé publique en termes de prévention,
de sécurité et de prise en charge de l’avant, notamment en matière de moyens médicaux.
Les différents professionnels de santé impliqués, toutes structures confondues, ont
essayé de tirer les enseignements de ces événements et des prises en charges médicales
effectuées. A titre d’exemple, les SMUR-SAMU de France ont procédé à une réactualisation
de leur procédure et de la formation de leur personnel. Pour ce qui est du médecin
généraliste, il est l’un des acteurs de la médecine de premiers recours, avant, pendant
ou après l’urgence. Les patients se tournent vers lui pour parler, pour traiter les
blessures, soigner les plaies physiques ou psychiques. Face à ce nouveau défi sanitaire,
se repose alors la question de la place du médecin généraliste. En a-t-il une clairement
définie ? Si oui, où se situe-t-elle dans la chaîne des secours prévue ? L’information,
la formation, existent-elles ? Sont-elles suffisantes et adaptées ? Des travaux de
recherche ont-ils déjà été effectués sur le sujet? Méthodes : l’étude exposée dans
cette thèse est une enquête observationnelle quantitative, menée auprès d’une cohorte
de Médecins Généralistes titulaires de'une thèse du Val de Marne. Le recueil des données
est effectué par l’intermédiaire de questionnaires soumis aux médecins généralistes
avec l’aide du conseil de l’ordre du Val de Marne (e-mails et lien sur la newsletter
mensuelle). Le questionnaire a été élaboré suite aux travaux exposés dans l’introduction,
aux revues de littérature internationale sur la place du médecin généraliste en cas
d’attentat et aux entretiens avec plusieurs experts (membre du gouvernement, membre
du fond de garantie des victimes, médecin généraliste et chef de service d’urgences
hospitalières, impliqués dans la prise en charge de victimes des attentats du 13 novembre
2015). L’enquête concerne un échantillon de généralistes du département, et tente
de préciser l’implication, le désir d’implication des généralistes, leur connaissance
de la problématique, leur rôle (s’il est défini), ainsi que leur point de vue sur
leur positionnement optimal. Résultats : entre octobre et décembre 2017, 50 questionnaires
ont été complétés. L’âge moyen était de 39 ans, avec 48% de femmes. Parmi les 50 participants
de l’étude, 30 (60%) se sont prononcés contre l’attribution d’un plus grand rôle pour
le médecin généraliste dans la chaîne de secours, 29 (58%) se sont déclarés compétents
en traumatologie, 20 (40%) se sont déclarés compétents pour gérer l’état de stress
post-traumatique, 30 (60%) désirent mieux se former à la prise en charge des victimes
et la majorité (89%) plébiscitent des formations de psychotraumatologie. Discussion
: les caractéristiques épidémiologiques des participants de l’étude ne sont pas représentatives
des médecins généralistes du Val de Marne, avec une moyenne d’âge plus basse (39 ans
contre 52 ans). L’analyse des réponses aux questionnaires montre des besoins de formation
des médecins généralistes dans la prise en charge des victimes, en particulier en
psychotraumatologie, mais pas une volonté de la part des médecins généralistes d’un
rôle accru dans la chaîne de secours.;