Description : La fragilité est un enjeu majeur de santé publique et de la prévention de la dépendance.
Notre objectif est d’analyser la relation entre activité physique et fragilité chez
la personne âgée. br Méthodes : br Étude observationnelle transversale réalisée
dans trois cabinets de médecine générale situés dans l’Eure, pendant trois mois. Les
patients âgés d’au moins 65 ans et autonomes (ADL 4) ont été inclus après une consultation
avec leur médecin généraliste. Le niveau d’activité physique a été apprécié par le
questionnaire de Ricci et Gagnon. La fragilité a été recherchée par l’échelle de Fried
et la grille SEGA A. Les moyennes de chaque test ont été comparées en analyses bivariées
entre les patients « actifs » et « inactifs ». br Résultats : br Parmi les 70 patients
inclus, 36 sont actifs (51%) et 34 inactifs (49 %). La prédominance est féminine avec
47 femmes (67%). L’âge moyen est de 75,3 ans. 12 patients sont fragiles (17%) avec
l’échelle de Fried et 24 (34%) avec la grille SEGA A. En analyse bivariée, les patients
inactifs sont plus fragiles (Fried moyen des patients actifs 0,56 IC95 [0,31 ; 0,80],
contre 1,76 IC95 [1,21 ; 2,32] chez les inactifs, p 0,0001). La différence de moyenne
est aussi significative avec le score de SEGA A (6,42 IC95 [5,34 ; 7,49] chez les
actifs, contre 8,65 IC95 [7,15 ;10,15] chez les inactifs, p 0,017). Nous constatons
la même tendance pour l’ADL, l’IADL, le MMSE, le MNA et la dimension « santé perçue
» du SF-36. En analyse multivariée, l’échelle de Fried est essentiellement influencée
par l’âge et l’ADL, tandis que le score de SEGA est impacté par le sexe féminin et
le niveau d’activité physique. br Conclusion : br Nos résultats suggèrent que l’activité
physique pourrait avoir une action positive sur la fragilité et ses multiples dimensions.
Une étude avec un plus haut niveau de preuve permettrait de préciser ces interactions.;