Description : La prévalence de l'infertilité ne cesse d'augmenter et constitue un réel enjeu de
santé publique, tant par les défis liés au traitement et à la prise en charge qu'elle
suppose que par le poids économique qu'elle engendre. Pourtant les données sur la
prise en charge de l'infertilité, hors aide médicale à la procréation, sont peu nombreuses.
Le recours aux bases de données médico-administratives françaises doit nous permettre
de pallier ce manque. Dans cette thèse, nous avons valorisé le poids économique du
recours au traitement de l'infertilité d'une cohorte de femmes en population générale
et d'une cohorte de femmes ayant eu un cancer pédiatrique (cohorte FCCSS). Nous avons
montré que le coût annuel moyen par femme de la prise en charge de l'infertilité dans
chacune de ces populations était respectivement de 2 018 euros (IC95% : 1 609 ; 2
428) et 2 924 euros (IC95% : 2 133 ; 3 715). Sur une période de suivi de 3,5 ans,
nous avons estimé le poids économique en population générale à 70,0 millions (IC95%
: 57,6 ; 82,4) d'euros pour 10 000 femmes âgées de 18 à 50 ans. Contre toute attente,
une part importante des dépenses observées est liée au traitement médicamenteux de
l'infertilité (citrate de clomifène et gonadotrophines), surtout en début de traitement.
Nous avons analysé le recours à ces deux classes de traitement, d'un point de vue
pharmaco-épidémiologique, entre 2010 et 2017. Nous avons observé une diminution significative
des prescriptions du citrate de clomifène en parallèle d'une augmentation significative
des prescriptions des gonadotrophines. Ces tendances étaient influencées par l'âge,
l'APL et le FDep13. D'autre part, le type de traitement du cancer reçu dans l'enfance
avait un impact significatif sur les dépenses associées à l'infertilité. La radiothérapie
seule était associée à des coûts plus élevés que l'absence de traitement par radiothérapie
ou chimiothérapie. Dans un contexte socio-démographique d'augmentation du recours
au traitement de l'infertilité, cette thèse ouvre la voie à de futurs travaux sur
l'identification des parcours de soins qui permettraient une analyse plus fine du
recours aux traitements de l'infertilité et de ses déterminants.;