Description : En France, le cancer de l’ovaire touche près de 5 900 femmes/an avec une mortalité
importante, estimée à 3 500 décès chaque année. Toutefois, d’importants progrès ont
été réalisés lors des trois dernières décennies, notamment en Europe. L’avancée significative
dans la prise en charge du cancer de l’ovaire est la résultante de trois facteurs
de progrès : – Le démembrement moléculaire qui a permis d’identifier différents types
de cancer de l’ovaire, orientant les stratégies thérapeutiques. Ainsi, la recherche
d’anomalies de la réparation des cassures doubles brins de l’ADN (Homologous Recombination
Defect (HRD)), associées ou non à des mutations délétères des gènes BRCA1 ou 2 (germinales
ou tumorales), constitue un test « théranostique », qui est devenu un prérequis essentiel
pour la prescription de thérapies ciblées. Cette approche a notamment permis de guider
la prescription des inhibiteurs de la Poly-ADP-Ribose-Polymérase (PARP), qui ont révolutionné
le traitement de certains cancers agressifs ; – La qualité de la prise en charge chirurgicale.
La coelioscopie exploratrice permet de faire un bilan de l’état de la cavité abdominale
et des biopsies protégées en vue d’analyses histologiques et moléculaires. L’acte
chirurgical vise ensuite une exérèse complète, soit d’emblée, soit après une chimiothérapie.
L’enjeu est d’éviter de laisser en place des résidus tumoraux, qui vont conditionner
la survie à distance ; il est aussi de prévenir les complications post-opératoires.
L’expérience de l’équipe chirurgicale est donc déterminante ; – La reconnaissance
de centres experts fondés sur des seuils minimaux d’activités et d’effectif de chirurgiens.
Elle souligne la dimension organisationnelle et de santé publique des soins destinés
aux cancers avancés de l’ovaire. À la suite des premiers constats dans les pays scandinaves
et en Allemagne, puis des recommandations de l’European Society of Gynecologic Oncology
(ESGO), la certification de centres experts impose un seuil d’activités minimal à
20 cas de cancer de l’ovaire traités par an et par chirurgien, et un effectif d’au
moins deux chirurgiens par établissement ; la cible à atteindre au bout de 5 ans étant
d’au moins 50 cas/an/praticien.;