Description : Introduction : le burnout est un épuisement physique et émotionnel dû à l’exposition
prolongée à des problèmes liés au travail appelés facteurs de risque psychosociaux.
Ce syndrome est un problème complexe : il a des causes, formes et conséquences diverses.
Il demande une évaluation globale et une prise en charge médico-psycho-socio-professionnelle,
centrée sur la personne, par différents intervenants. Il soulève de nombreuses interrogations
et difficultés. Une compréhension floue, des représentations différentes des enjeux
et la communication qui en découle en sont-elles à l’origine ? Cette étude décrit
le point de vue des médecins généralistes, acteurs privilégiés de la prise en charge
et de la coordination, lorsqu’ils reçoivent des patients pour syndrome d’épuisement
professionnel. Méthode : une enquête qualitative par entretiens individuels semi-dirigés
a été réalisée auprès de médecins généralistes installés en cabinet libéral à Marseille.
Leur représentation du problème, de ses solutions, de ses enjeux, et leur ressenti
ont été recueillis à travers une description de leur pratique. Résultats : par son
écoute, le médecin généraliste rend visible la souffrance et accompagne à travers
différentes étapes. Chacune nécessite du temps de communication, de repos, de réflexion,
d’acceptation, un ensemble de moyens personnalisés et l’organisation de prises en
charges parallèles. La recherche de la cause est globale. L’urgence à mettre des mots
précis sur la souffrance et à la soulager est une demande difficile. L’arrêt de travail,
utilisé dans les bonnes conditions, est un outil-clé. La psychothérapie et la prise
en charge conjointe avec le psychiatre sont essentielles. Le rôle du médecin du travail
étant méconnu, il est sollicité tardivement pour agir sur les conditions de travail
et de reprise. Discussion : la prise en charge du syndrome d’épuisement est complexe.
Les contraintes du temps et des moyens à réunir peuvent la rendre difficile. Les intervenants
semblent avoir une représentation plutôt cohérente de leur interaction. Il est utile
d’envisager l’amélioration de la coordination avec les médecins du travail. Les ressentis
négatifs du médecin sont soulagés par une organisation personnelle et un partage du
suivi, qui se voudrait co-construit. Des risques persistent pour son état de santé,
notamment mental et émotionnel.;