Enquête qualitative explorant les différentes dimensions explicatives de la structuration
du rôle du pharmacien d’officine dans la lutte contre la défiance vaccinale en période
de crise sanitaire : exemple des vaccins anti-COVID-19 - CISMeF
Enquête qualitative explorant les différentes dimensions explicatives de la structuration
du rôle du pharmacien d’officine dans la lutte contre la défiance vaccinale en période
de crise sanitaire : exemple des vaccins anti-COVID-19Document
Titre : Enquête qualitative explorant les différentes dimensions explicatives de la structuration
du rôle du pharmacien d’officine dans la lutte contre la défiance vaccinale en période
de crise sanitaire : exemple des vaccins anti-COVID-19;
Description : Contexte : L’implication massive des pharmaciens d’officine dans la campagne de vaccination
contre la COVID-19 a été un des points culminants de leur investissement dans la lutte
sanitaire. Dans un contexte français de défiance vaccinale importante, qui sera largement
alimentée via les médias de masse, les pharmaciens ont dû délivrer des vaccins innovants
tout en accompagnant les questionnements légitimes des patients. Ce travail de thèse
propose d’explorer le rapport que les pharmaciens d’officine ont entretenu avec l’information
sur ces vaccins pour lutter contre la défiance vaccinale. Matériel et méthode : Une
synthèse de la littérature concernant les vaccins anti-COVID-19 a été réalisée afin
de resituer l’état des connaissances au moment du déploiement de la campagne de vaccination
en officine. En parallèle, une enquête qualitative basée sur un questionnaire en 4
parties a été diffusée auprès de pharmaciens d’officine, de façon papier et électronique,
de mars à mai 2021. Les questions exploraient : les données socio-économiques de notre
échantillon, puis le rapport des sondés à l’information médicale, ensuite leur perception
des vaccins anti-COVID-19 et enfin, la perception de leurs compétences dans la lutte
contre la défiance vaccinale. Résultats : L’échantillon (n 223) est composé en majorité
d’adjoints (55,2%, n 123), formés et exerçant en Rhône-Alpes. Beaucoup jugent que
ces vaccins génèrent plus de défiance que les autres (83,0%, n 185). Pour s’informer,
ils se tournent préférentiellement vers la presse spécialisée (64,3% plus qu’« occasionnellement
», n 144) et les institutions (syndicats : 74% plus qu’ « occasionnellement », n 165
/ HAS : 69,5%, n 155 ) en qui ils ont une confiance forte, malgré un manque de transparence,
contrairement aux médias et réseaux sociaux (Facebook : 24,7%, n 55). Plus de 10%
(n 23) de notre échantillon a une faible confiance dans les différentes étapes du
développement des vaccins produits par l’industrie ou ne se prononce pas. Globalement,
la profession est partagée sur ses compétences à lutter contre la défiance vaccinale
avec leurs connaissances actuelles. Discussion : Une confusion semble régner entre
source et canal d’information et un décalage ressort entre les canaux utilisés par
ces pharmaciens et les sources. La confiance des pharmaciens envers les différents
acteurs de santé (ANSM, HAS, industrie,…) est un élément central de la lutte contre
la défiance vaccinale. Même si les sondés restent confiants envers ces acteurs et
en leurs compétences de pharmaciens, une proportion non négligeable de notre échantillon
est un « signal faible » à prendre en compte sur les conséquences que pourrait avoir
la rupture de ce lien de confiance. Conclusion : Afin de renforcer le pharmacien comme
relais d’information efficace contre la défiance vaccinale, il est important que chaque
maillon de la chaine d’information s’interroge sur ses pratiques afin d’optimiser
la diffusion de l’information médicale aux officinaux et in fine, aux patients.;