Description : Contexte : dans le cadre de notre exercice dans une unité de gestion de crise psychiatrique,
il est necessaire d’avoir des lits disponibles pour gérer les patients en phase de
crise aigüe. Dans la gestion de ces lits, nous avons repéré en particulier la présence
de trois catégories de patients: ceux admis via les urgences pour fréquentes réadmissions,
les « patients récurrents »; ceux dits « bloqueurs de lits » venant des autres pavillons
car souvent agités et présentant des troubles du comportement chroniques; et enfin
ceux jugés trop difficiles pour un pavillon de psychiatrie classique, restant longtemps
dans notre unité. Objectifs : nous avons réalisé un travail observationnel de ces
trois groupes de patients, afin de décrire et mieux comprendre la problématique observée
et d’identifier des facteurs influents sur ces phénomènes. Méthode : nous avons défini
trois groupes de patients qui sont à l’origine d’un grand pourcentage de taux d’occupation
des lits de notre unité. Les trois groupes de patients sont présentés sous forme de
différents cas cliniques afin de pouvoir trouver des facteurs commun entre eux. Discussion
: dans une analyse du concept dit de la « porte tournante » nous avons essayé d’identifier
des facteurs influant sur cette dynamique : l’organisation sanitaire, les carences
de l’outil de soins, les problématiques liées aux techniques de soins, les problématiques
liées au génie évolutif des maladies, les conditions sociales et /ou environnementales
et les modifications et changements d’organisation du corps social. Conclusion : dans
un fonctionnement institutionnel, le problème de la crise ne peut pas être éludé.
Chaque structure accueillante de patients à troubles psychiatriques se doit de penser
la gestion de ces crises inscrites inéluctablement dans certains processus pathologiques.
À l’analyse de l’activité d’une unité de gestion de crise nous avons proposé de nous
pencher sur un facteur inhérent à la pratique psychiatrique hospitalière : l’alternance
admission, sortie, réadmission voire admission définitive d’une partie de notre file
active. Ce facteur avait été évoqué dans les années 1970-1980 sous le vocable « la
porte tournante ». Le lien entre crise et « porte tournante » nous a permis, à l’analyse
de certains cas cliniques, de décortiquer les mécanismes impliqués dans cette dynamique.;