Impact du COVID-19 et du confinement sur les troubles psychiques anxieux et dépressifs
chez les patients consultant en médecine générale à Marseille - CISMeF
Impact du COVID-19 et du confinement sur les troubles psychiques anxieux et dépressifs
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Titre : Impact du COVID-19 et du confinement sur les troubles psychiques anxieux et dépressifs
chez les patients consultant en médecine générale à Marseille;
Description : Introduction : en raison de la pandémie de COVID-19, la plupart des gouvernements
ont adopté des mesures de confinement, ayant de fortes répercussions sur la santé
mentale. De nombreuses études ont analysé les conséquences sur la santé mentale en
population générale, mais à notre connaissance encore peu ont identifié les facteurs
de risque en santé mentale et aucune étude ne portait sur une patientèle de médecine
générale à Marseille. Par ailleurs, du fait d’un système de soins psychiatriques fortement
perturbé, le médecin généraliste (MG) s’est retrouvé en première ligne face aux problématiques
de santé mentale. Objectifs de l’étude : l’objectif principal de notre étude était
de déterminer la prévalence des troubles anxio-dépressifs pendant la troisième vague
de COVID-19 chez les patients consultant en médecine générale à Marseille. Les objectifs
secondaires étaient d’identifier les facteurs de risque de troubles anxio-dépressifs,
d’analyser le rôle du MG dans l’accompagnement des patients et de décrire le comportement
des participants vis-à-vis des mesures sanitaires. Méthode : il s’agit d’une étude
observationnelle transversale analytique. Le recrutement a eu lieu dans un cabinet
de médecine générale à Marseille. Les participants ont répondu à une enquête standardisée
en ligne, entre le 25 mars 2021 et le 2 mai 2021. L'anxiété et la dépression ont été
évaluées à l'aide de l'échelle Hospital Anxiety and Depression (HADS). Résultats :
301 patients ont répondu à l'enquête (taux de réponse 21%). Les scores moyens de HADS-A
(anxiété), HADS-D (dépression) et HADS-T (anxio-dépression) étaient respectivement
de 8,77 ( 4,16), 6,13 ( 3,99) et 14,9 ( 7,31). La prévalence de l’anxiété était de
33% (n 99) et de la dépression de 15% (n 45). Les femmes, les 18-24 ans, les catégories
socio-professionnelles plus modestes et les chômeurs présentaient des niveaux d’anxio-dépression
significativement plus élevés. Les patients satisfaits de leur prise en charge en
santé mentale par leur MG présentaient des niveaux d’anxio-dépression plus bas et
ceux ayant discuté du COVID avec leur MG déclaraient une meilleure adoption des gestes
barrières. Conclusion : la prévalence des troubles anxio-dépressifs a fortement augmenté
par rapport aux données pré-pandémiques. Les femmes, les 18-24 ans et les personnes
au statut économique précaire semblent particulièrement à risque et nécessitent une
attention particulière. Le MG a lui put jouer un rôle protecteur en favorisant une
meilleure santé mentale et une plus forte adhésion aux gestes barrières. Des actions
de santé spécifiques pourraient viser à soutenir ces populations fragiles en s’attaquant
aux déterminants de la santé mentale et plus largement aux inégalités sociales de
santé.;