Description : Le bilan partagé de médication est un acte pharmaceutique autorisé en France depuis
mai 2018. Il permet au pharmacien de réaliser, avec des patients âgés de plus de 65
ans, une revue exhaustive de l'ensemble de leurs traitements et de détecter les médicaments
potentiellement inappropriés pour proposer des interventions pharmaceutiques à leurs
médecins généralistes. Ce bilan est également l'occasion d'évaluer l'observance et
les difficultés liées aux thérapeutiques que rencontrent les patients dans leur vie
quotidienne. Très peu d'études ont été réalisées pour évaluer l'efficacité des bilans
partagés de médication ou pour comprendre les difficultés rencontrées lors de leur
mise en place. Ce travail a ainsi porté sur une évaluation qualitative de la mise
en place de ce nouveau service, permettant d'en faire ressortir les différents leviers
et freins ; mais aussi sur une étude quantitative ayant pour objectif d'analyser les
médicaments détectés comme potentiellement inappropriés, les problèmes liés et les
interventions pharmaceutiques qui en découlent. Les principales motivations concernaient
une forte envie de participer au parcours de soin des patients et d'améliorer les
relations interprofessionnelles. Le principal frein à la mise en place des bilans
était un manque de temps. 60% des bilans analysés ont donné lieu à au moins une intervention
pharmaceutique. 15% des médicaments analysés étaient considérés comme potentiellement
inappropriés. La principale classe à risque était les inhibiteurs de la pompe à protons.
Bien que le bilan partagé de médication soit un outil efficace pour améliorer la prise
en charge médicamenteuse des patients, d'importants freins à leur déploiement sont
rencontrés par les pharmaciens d'officine. Il conviendrait donc de repenser cet acte
à la lumière de ces freins, avec l'ensemble des parties prenantes, pour une plus large
application sur le territoire.;