Description : L’épidémie de Covid-19 bouleverse le paysage sanitaire mondial et français. Des actions
locales spontanées se mettent en place comme les centres Covid et la plateforme Covid-30
dans le Gard. Les internes de médecine générale ont été des acteurs essentiels de
ces dispositifs et il convient d’interroger leur ressenti. Méthodologie : analyse
action/recherche sur le fonctionnement de la plateforme et des centres. Analyse qualitative
thématique suite entretiens avec les internes. Résultats : les centres Covid dans
le Gard sont des lieux de soins dédiés à l’accueil sécurisé du plus grand nombre de
patients suspect à partir de la phase 3 de l’épidémie. Ils sont les témoins d’une
adaptabilité locale dans diverses structures, de soins ou non. Ils sont le fruit d’une
organisation spontanée entre la médecine de ville et l’hospitalière médiée par le
DUMG. La plateforme Covid-30, initialement crée par le service d’infectiologie du
CHU de Nîmes, a permis un télésuivi efficace des patients contaminés. L’offre de soin
s’est adapté à un système de sms et une plateforme téléphonique gérée par des internes
de médecine générale séniorisés. Pour ces derniers, cette organisation rapide et efficace
a permis un lien social, un lien professionnel et un soutien psychologique, pour les
patients et soignants. Il y a aussi eu un intérêt pédagogique, que ce soit par rapport
à une maladie endémique nouvelle comme par rapport à la télémédecine et son intérêt
pour le futur. Discussion : les retombées positives d’une telle organisation laissent
à penser que cette coordination est intéressante dans l’organisation future du système
de soin français. Un exemple franc de cela est la mise en place future de l’étude
PADMET par les CHU de Montpellier et Nîmes. La télémédecine, comprenant téléexpertise,
téléconsultation et téléassistance-télésuivi est un outil essentiel et pratique, facile
et peu onéreux, permettant un meilleur maillage et donc un meilleur accès aux soins.
L’ouverture de ce système pour permettre un accès facilité aux soins de santé mentale
est une échéance à creuser au vu de la prévalence importante de ces troubles et des
difficultés structurelles de la psychiatrie. Conclusion : la structuration spontanée
et rapide mise en place dans le Gard durant la 1e vague de la Covid-19 est un exemple
remarquable et unique de collaboration entre médecine hospitalière et libérale. Remarquable
car créatrice de lien, diminuant les angoisses et accompagnant de façon quotidienne
les patients dans l’inconnu d’une crise sanitaire. Unique car coordonnée par un département
universitaire, soutenue par les collectivités locales et pouvant s’adapter à d’autres
problématiques de santé, comme la santé mentale. Dans un objectif de créer des CPTS,
ce projet est un exemple à suivre car répondant aux mêmes objectifs, en dehors d’une
situation de crise, pour mettre le patient au cœur d’un projet volontaire et impliquant
tous les acteurs nécessaires à sa bonne santé.;