Description : Le caractère inattendu de la pandémie due au COVID-19 a engendré une crise sanitaire
sans précédent. Les soins primaires ont été largement impactés par cette crise qui
a désorganisé le système de soins français. Il semblait important de laisser la parole
aux différents acteurs de soins primaires pour comprendre leur réorganisation. Objectif
: explorer l’impact de la première vague de COVID-19 sur l’organisation des soins
primaires dans l’Hérault et le Gard. Méthode : une étude qualitative a été menée auprès
des différents acteurs de santé primaire ayant le droit d’exercer pendant la première
vague du COVID-19. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de pharmaciens,
d’infirmiers et de médecins généralistes exerçant dans l’Hérault et dans le Gard.
Une analyse phénoméno-pragmatique a été réalisée sur ces entretiens. Résultats : vingt
entretiens individuels ont été réalisés auprès de neuf médecins généralistes, six
infirmiers et cinq pharmaciens. Passées la stupeur et les difficultés logistiques,
les différents acteurs se sont regroupés pour partager les équipements de protection
individuelle notamment, mais également pour s’organiser au mieux. En effet, les différents
professionnels de santé étaient anxieux du fait de la diminution du nombre de consultations
dans les cabinets et de passage dans les officines. Le rôle de chaque acteur a été
redéfini pour permettre un meilleur suivi des patients : il y avait plus de suivis
à domicile par les infirmiers, et les pharmaciens devaient être plus vigilants pour
le suivi des patients chroniques. En médecine générale, la téléconsultation a été
la norme pendant la première vague, même si elle n’était pas toujours appréciée, car
majorant l’incertitude et altérant la relation médecin-malade. Il y a eu une coordination
entre les différents acteurs de soins primaires, mais qui semble davantage être la
continuité de ce qui se faisait déjà sur un territoire donné, plutôt qu’une véritable
nouvelle façon de travailler. Les soins primaires et les soins secondaires ont eu
du mal à se coordonner, du fait d’un manque de communication, déjà présent initialement.
Conclusion : cette première vague a permis un bel élan de solidarité entre les différents
acteurs de soins. Elle a permis de légitimer et de donner du sens aux réseaux déjà
préexistants de professionnels de santé. Le maillage du territoire, via des réseaux
comme les CPTS, pourrait être bénéfique en vue d’améliorer le parcours de soins des
patients.;