Description : Introduction : quand une patiente vous dit « Docteur on m’a fait la totale », voilà
ce qu’elle pense de l’hystérectomie. Mais quel est ce “tout” ? Qu’est-ce que cela
représente pour elle ? L’utérus a été pendant longtemps considéré comme une créature
capable de bouger à l’intérieur du corps des femmes et responsables d’hystérie : désordres
physiologiques féminins liés à l’inassouvissement du désir sexuel et relevant du domaine
médical. Depuis la fin du XXe siècle la santé sexuelle fait partie intégrante de la
santé globale. Aujourd’hui, 60000 hystérectomies sont réalisées chaque année en France.
Le médecin généraliste est concerné par la santé physique, psychique et sexuelle de
ses patients. Objectifs : l’objectif principal était de déterminer les conséquences
de l’hystérectomie, pour pathologies bénignes, sur la santé sexuelle des femmes. L’objectif
secondaire était d’évaluer le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge
et l’accompagnement autour de l’hystérectomie. Matériel et méthode : étude qualitative
descriptive reposant sur 17 entretiens semi-dirigés avec des patientes opérées d’une
hystérectomie pour pathologies bénignes à l’hôpital de Briançon (Hautes Alpes) depuis
2016, entretiens organisés entre juillet et octobre 2021. Résultats : la majorité
des patientes a témoigné d’une amélioration de leur santé sexuelle après hystérectomie.
Ces patientes souffraient de douleurs et/ou de ménométrorragies depuis des années
et l’hystérectomie a été pour elles un soulagement. Elles ont retrouvé le désir et
le plaisir d’une sexualité satisfaisante. Mais certaines femmes ont rapporté de nouvelles
douleurs après l’hystérectomie, une diminution du désir ou de plaisir, altérant ainsi
leur sexualité. Certains facteurs psychosociaux ont été mis en évidence : l’image
corporelle et les représentations de la féminité. Le médecin généraliste a été peu
concerné par le suivi des patientes. Conclusion : cette étude semble montrer que l’hystérectomie
améliore globalement la santé sexuelle des femmes en mettant un terme à leur souffrance
préopératoire. Mais elle prouve aussi qu’il ne s’agit pas d’une généralité. Les facteurs
psychosociaux dépendants de chaque femme dans sa subjectivité sont à considérer pour
éviter une dégradation de la santé sexuelle post hystérectomie.;