Description : La santé mentale et le bien-être ont été gravement affectés par le confinement lié
au COVID-19, tout particulièrement chez les sujets jeunes et les personnes avec des
troubles psychiatriques. Cette étude avait pour objectif d'identifier les facteurs
de bien-être des sujets jeunes avec des troubles psychiatriques durant la phase précoce
du confinement lié au COVID-19 en France. Une étude nationale transversale en ligne
a été initiée le 8ème jour du confinement lié au COVID-19 en France (du 25 au 30 mars
2020). Nous avons inclus tous les sujets jeunes de 16 à 29 ans ayant répondu au questionnaire
qui vivaient et étaient confinés en France, et qui déclaraient un suivi actuel ou
passé en psychiatrie. Le questionnaire était disponible en ligne et explorait des
facteurs sociodémographiques et cliniques, les niveaux de bien-être et de stress ainsi
que le déroulement du confinement. Le bien-être était mesuré via l'échelle WEMWBS
(Warwick-Edinburg Mental Well-Being Scale). Des analyses de régression linéaire simple
puis multiple ont été réalisées. 439 individus ont été inclus avec 262 (59.7%) qui
avaient été antérieurement traités et 177 (40.3%) qui l'étaient encore actuellement.
Le score total moyen WEMWBS était de 42.48 (9.05). Le sentiment d'utilité était la
dimension la plus altérée. Les facteurs positivement corrélés au bien-être étaient
: le travail sur site, l'activité physique, les capacités de résilience, le soutien
familial et social (p 0.05). Les facteurs négativement corrélés étaient : un niveau
de stress élevé, l'importance des ruminations anxieuses, un sentiment d'insatisfaction
quant au niveau d'information, des troubles du sommeil, des difficultés de réorganisation
du quotidien, le fait de se sentir soutenu par les médicaments (p 0.05). Aucun facteur
individuel n'était associé au bien-être. Le modèle linéaire multivarié, obtenu par
une méthode pas-à-pas, avait un coefficient simple de détermination R2 de 0.563. Dans
la population spécifique des jeunes avec des troubles psychiatriques, les facteurs
associés au bien-être au stade précoce du confinement étaient principalement psychosociaux
et liés à une désorganisation brutale de la vie quotidienne.;