De la nécessité des essais de confirmation dans l'élaboration des recommandations,
illustration par l'aspirine en prévention primaire des maladies cardiovasculaires - CISMeF
De la nécessité des essais de confirmation dans l'élaboration des recommandations,
illustration par l'aspirine en prévention primaire des maladies cardiovasculairesDocument
Titre : De la nécessité des essais de confirmation dans l'élaboration des recommandations,
illustration par l'aspirine en prévention primaire des maladies cardiovasculaires;
Description : L'efficacité de l'aspirine en prévention secondaire est depuis longtemps prouvée.
En prévention primaire des maladies cardiovasculaires, son statut est toujours débattu.
En 2018, sont parus trois grands ECR évaluant l'aspirine dans la population diabétique
(ASCEND), chez les personnes âgées (ASPREE) et chez les personnes à risque cardiovasculaire
intermédiaire (ARRIVE). Les résultats de ces études ne montraient pas de bénéfice
net de l'aspirine. Une étude de Raber et al. soulignait que les résultats des critères
de jugements principaux des ECR concernant l'aspirine en prévention primaire ne sont
pas significatifs. Objectif : Dans ce contexte, que préconisent les recommandations
concernant l'aspirine dans cette situation clinique ? Quelles preuves permettent ces
recommandations ? Méthode : Nous avons sélectionné à partir de plusieurs bases de
données les recommandations entre 2010 et 2018 concernant l'aspirine en prévention
primaire des maladies cardiovasculaires dans la population générale, diabétique et
artériopathe asymptomatique. Nous les avons comparées selon leur préconisation, leur
niveau de preuve et leur force de recommandation. Dans un second temps, nous avons
analysé les sources bibliographiques des recommandations et détaillé les ECR pour
appréhender les preuves utilisées. Résultats : 52 recommandations ont été incluses,
62% d'entre elles préconisent la prescription d'aspirine. 52% des recommandations
ont une force de recommandation faible ou non évaluée, 56% ont un niveau de preuve
faible ou non évalué. 81 sources bibliographiques ont été identifiées. La majorité
des justifications est issue de 12 ECR et d'une méta-analyse sur données individuelles.
Les ECR cités permettent à la fois la justification de la recommandation de prescription
comme celle de ne pas prescrire dans cette situation l'aspirine. Aucune de ces sources
ne présente de résultats significatifs sur les critères de jugements principaux. Conclusion
: Les recommandations sont divergentes et fondées sur les mêmes sources bibliographiques
pour préconiser ou ne pas préconiser, révélant une interprétation selon les auteurs.
Cette variabilité est permise par l'absence de «faits probants» ou d'«essais de confirmation».
Les essais de qualité insuffisante ont permis l'interprétation de leurs conclusions
et ont ouvert la voie à l'extrapolation des données de prévention secondaire;