Description : L’Éducation Physique et Sportive (EPS) est une discipline scolaire jouant un rôle
majeur dans la promotion de l’activité physique. Deux conditions sont toutefois nécessaires
pour qu’elle puisse assumer pleinement ce rôle : que l’élève y vivent des expériences
positives et que ses apprentissages y soient effectifs. Optimiser leur vécu émotionnel
et leur attention durant le cours d’EPS permettait de répondre à ces deux enjeux.
Dès lors, notre travail doctoral s’est intéressé au climat motivationnel de l’enseignant
qui pouvait agir sur ces variables. Quatre expérimentations ont été menées. La première
expérimentation avait pour objectif de développer et valider une échelle de mesure
auto rapportée de l’attention en situation sportive. Cette échelle, incluant quatre
dimensions (concentration dans la tâche, concentration grâce à l’enseignant, distraction
vis-à-vis de la tâche, distraction à cause de l’enseignant) pour 18 items, a été validée
avec des étudiants STAPS (n 216), puis des lycéens lors de séances d’EPS (n 481).
La seconde expérimentation avait pour objectif de tester un modèle multiniveaux reliant
le climat motivationnel à l’attention des lycéens en EPS (n 425). Ce modèle incluait
également une médiation des besoins psychologiques fondamentaux, et des affects des
élèves. Les résultats ont démontré qu’un climat motivationnel positif était positivement
relié à l’attention des élèves et que le besoin de compétence et les affects jouaient
un rôle dans cette relation. La troisième expérimentation, réalisée en laboratoire,
avec des étudiants STAPS (n 74), consistait à comparer le vécu émotionnel, et les
performances attentionnelles, selon le climat motivationnel. Des ANOVAs répétées ont
testé les effets temps entre une condition neutre et une condition motivationnelle
(positive ou négative). Contrairement à un climat motivationnel négatif, un climat
motivationnel positif était bénéfique au vécu émotionnel et aux performances attentionnelles.
Enfin, la quatrième expérimentation a comparé les effets de l’évaluation, comme facette
isolée du climat motivationnel, sur l’anxiété et l’apprentissage moteur, durant un
module de lancer de poids en EPS. L’évaluation formative (n 21), qui contribuait
à un climat motivationnel positif, permettait de réduire l’anxiété, et était favorable
aux apprentissages. Cependant, ce bénéfice n’a pas été maintenu dans le temps. L’évaluation
sommative (n 22), qui contribuait à un climat motivationnel négatif, n’a pas eu
d’effet sur l’anxiété, et s’est révélé très favorable aux apprentissages moteurs.
Ce travail doctoral a souligné le rôle important du climat motivationnel sur le vécu
émotionnel et l’attention des élèves en EPS. Si un climat motivationnel positif ne
semblait présenter que des bénéfices, il convenait de rester vigilant sur la durabilité
de ses effets. Inversement, il convenait de nuancer les conséquences d’un climat motivationnel
négatif qui ne seraient pas uniquement indésirables.;