Description : De nos jours, l’échographie apparait simple et sans conséquence mais son utilisation
peut poser question. C’est pourquoi, elle se retrouve au coeur de réflexions éthiques
et psychosociales. En orthogénie, peu d’études ont été publiées sur son utilisation,
mais elle est régulièrement utilisée lors des consultations, notamment avant de procéder
à une IVG. C’est pourquoi, nous nous sommes interrogées sur la place qu’elle occupait
et de quelle manière elle était réalisée par les professionnels de santé. L’objectif
de l’étude était d’analyser l’utilisation et la pratique de l’échographie de datation
en vue d’une IVG par les médecins et sages-femmes, effectuant ou non des IVG. Pour
cela, nous avons mené une étude quantitative prospective multicentrique sur la réalisation
de l’échographie pré-IVG en diffusant un questionnaire à tous les professionnels susceptibles
de la réaliser, du 1er novembre 2019 au 1er mars 2020. Nous avons obtenu 228 réponses.
Notre étude a mis en évidence qu’environ 90% des praticiens estimaient nécessaire
de faire une échographie de datation avant une IVG. De plus, des différences de pratique
de la réalisation de l’échographie, notamment sur le choix de la sonde utilisée, mais
aussi sur la possibilité du visionnage de l’écran de retransmission de l’échographe
ou encore sur le type de mesures réalisées au cours de l’examen variaient entre professionnels.
Néanmoins, des similitudes de pratiques ont été observées, quels que soient la profession
et le lieu d’exercice. De manière générale, les praticiens semblaient être conscients
de la difficulté pour les femmes que peut-être une demande d’IVG et mettaient en place
des moyens afin de rendre cet examen moins difficile et contraignant pour les femmes.
Toutefois, la codification et la tarification de l’échographie de datation dans le
cadre d’une demande d’IVG n’étaient pas encore appliquées par l’ensemble des praticiens
la réalisant. L’utilisation prépondérante de l’échographie avant une IVG, les différences
de pratique relevées par notre enquête et la comparaison de ces pratiques avec le
vécu des femmes à travers la littérature scientifique, incitent à proposer une harmonisation
de la pratique afin de rendre la prise en charge des femmes la meilleure possible.
Des chartes et protocoles existent actuellement mais sont encore trop peu connus et
trop peu nombreux pour que la qualité de la prise en charge de toutes les femmes soit
la même.;