Description : Introduction : l'interne, étudiant et médecin a un rôle fondamental dans le système
de soins d'où l'importance de se préoccuper de sa santé physique et mentale. Les travaux
de thèses antérieurs retrouvent un suivi médical médiocre et un recours fréquent à
l'auto-prescription. L'objectif était d'étudier la qualité du suivi médical et les
pratiques d'auto-prescription des internes de médecine générale de Midi-Pyrénées.
Matériel et méthodes : une étude analytique descriptive par questionnaires anonymes
a interrogé les 450 internes de médecine générale de la faculté de Toulouse Rangueil
du 05 décembre 2019 au 01 février 2020. Une analyse descriptive puis bivariée a été
réalisée grâce aux logiciel Excel et BiostatTGV. Résultats : un taux de réponses de
30% a été obtenu. Les internes avaient tendance à ne pas consulter leur médecin traitant(52%)
ou un autre médecin généraliste (73%) et 26% n'ont jamais consulté en médecine du
travail. 51% des internes émettaient des réserves et 50% ont rencontré des obstacles
à consulter en médecine générale. En cas de pathologie aigue, la majorité des internes
ne consultait pas et parmi 17% d'internes porteurs de maladies chroniques, 78% s'auto-prescrivaient
leur traitement. 51% des internes ont déclaré avoir eu recours à l'avis informel d'un
confrère au cours de leur internat. Les internes étaient significativement moins nombreux
à consulter leur médecin traitant s'ils avaient déménagé plusieurs fois. Les internes
étaient 86% à s'auto-prescrire des médicaments et l'auto-prescription était significativement
plus fréquente s'ils déclaraient des obstacles à aller consulter. Discussion : la
majorité des internes semble se prendre en charge seul, sans consulter. Cette absence
de suivi médical contraste avec les pratiques d'auto-prescription constatées et témoigne
d'un réel besoin médical, concordant avec le nombre important d'avis informels auprès
des spécialistes. L'absence de questionnaires validés rendait nos résultats difficilement
comparables à la littérature antérieure hétérogène. Conclusion : l'interne oscillerait
donc entre un sentiment de vulnérabilité dû à ses conditions de travail et son mode
de vie, et un sentiment de toute puissance, permise par son droit à la prescription.
Ces comportements pourraient évoluer favorablement en optimisant l'offre de soins
spécifique dédiée notamment par l'élaboration d'un annuaire de médecins volontaires.;