Description : La France a connu en 2017 un nombre record de ruptures d’approvisionnement en médicaments,
en hausse de plus de 30% par rapport à l’année précédente. Ce phénomène a pris une
ampleur inquiétante et concerne principalement des médicaments d’intérêt thérapeutique
majeur, pour lesquels il n’existe pas toujours d’alternative. Les indisponibilités
de médicaments se font ressentir à l’hôpital, comme en pharmacie de ville, avec des
conséquences d’importance variable pour le patient, du simple inconfort à la perte
de chance majeure dans certains cas. De plus en plus médiatisées, les pénuries ont
tendance à attiser la méfiance de l’opinion publique vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique.
Mon exposé montre cependant que la problématique soulevée est complexe et fait intervenir
de nombreux autres acteurs. Les causes de ruptures sont nombreuses et intriquées,
rendant difficile l’appréhension et la gestion de ces situations. Les premières mesures
dans la lutte contre les ruptures d’approvisionnement en médicaments en France datent
de 2011, avec la loi Bertrand, qui a instauré des obligations réglementaires aux acteurs
de la chaîne du médicament. Cette législation a évolué de manière importante depuis
2016 et la loi de modernisation du système de santé, qui a permis la mise en place
des plans de gestion des pénuries et de centres d’appel d’urgence. Face au constat
alarmant de l’augmentation des ruptures d’approvisionnement, de nouvelles mesures
de fond doivent être prises. Le gouvernement français s’est à nouveau saisi du sujet
et présentera en septembre 2019 son plan de lutte contre les pénuries, afin d’améliorer
la disponibilité des médicaments en France.;