Description : La sédation est encadrée par la loi Léonetti-Claeys du 2 février 2016. C’est une pratique
complexe et lourde de sens du fait qu’elle prive le patient en fin de vie de ses capacités
relationnelles et de son autonomie. Elle est source de souffrance pour l’entourage
mais aussi pour les équipes médicales et paramédicales qui accompagnent cette demande,
d’autant plus lorsqu’elle est pratiquée au domicile. Cette étude observationnelle
multicentrique de type cas-témoins s’adresse aux médecins de l’ex région du Languedoc-Roussillon
exerçant en réseau de soins palliatifs, en équipe mobile de soins palliatifs et en
équipe d’hospitalisation à domicile par un questionnaire personnalisé en ligne. L’objectif
principal est de connaître les déterminants de la mise en place d’une sédation à domicile
chez le patient en fin de vie. L’objectif secondaire est l’analyse des pratiques sédatives.
Vingt patients ont été inclus sur trois mois, onze cas et neuf témoins. L’anxiété
a été retrouvée comme un facteur déterminant de la sédation dans 81,8 % des cas (soit
9 cas sur 11) contre 22,2 % des témoins (soit 2 témoins sur 9) avec un p significatif
à 0,0216. La dyspnée, l’insomnie, les douleurs, les symptômes psychiques et les enjeux
relationnels avec le médecin traitant n’avaient pas un p significatif et ne permettaient
pas de conclure. Le MIDAZOLAM a été utilisée dans 90,9 % des cas, le TRANXENE dans
18,2 %, une utilisation concomitante des 2 molécules dans 9,1 % des cas. 5 des sédations
sur 11 ont été débutées par titration. Un débit continu sur 24 h est prescrit dans
9 cas et en débit discontinu de type jour-nuit dans 2 cas. En plus du débit continu
ou discontinu, des bolus ont été réalisés uniquement dans 3 cas. 5 des sédations ont
débuté suite à l’application de prescriptions anticipées. Le dépistage et le traitement
précoce de l’anxiété par le médecin généraliste permettrait d’améliorer la qualité
d’accompagnement du patient en fin de vie et de son entourage et peut-être de réduire
le nombre de sédations.;