Les adolescents victimes et auteurs de violence sexuelle. Revue de la littérature
et étude descriptive clinique autour d’une population d’auteurs suivis en soins - CISMeF
Les adolescents victimes et auteurs de violence sexuelle. Revue de la littérature
et étude descriptive clinique autour d’une population d’auteurs suivis en soinsDocument
Titre : Les adolescents victimes et auteurs de violence sexuelle. Revue de la littérature
et étude descriptive clinique autour d’une population d’auteurs suivis en soins;
Description : L’agression sexuelle implique au moins une victime et au moins un auteur. Il est assez
caricatural de s’imaginer 2 personnes bien distinctes réunies au moment de l’agression.
Les conséquences de cette agression seraient bien différentes pour les 2 protagonistes.
Et pourtant, il est surprenant de constater que la moitié des auteurs de violence
sexuelle ont, eux même, été une victime de ces violences durant l’enfance. La littérature
a noté que « victime » et « auteur » ne sont pas toujours des catégories mutuellement
exclusives. Nous chercherons à voir si, dans la population adolescente, les victimes
devenues auteurs de violence sexuelle présentent une pathologie mentale plus fréquente
que les auteurs non-victimes. Cela influence-t-il le passage à l’acte ? METHODE :
Nous avons réalisé une revue de littérature et une étude observationnelle large sur
une population de 54 adolescents auteurs de violence sexuelle dont la moitié a allégué
un statut de victime de violence sexuelle. Nous avons réalisé un questionnaire de
recueil de données sur dossier au sein de l’Unité de Soins Spécifiques pour Adolescent
(USSA) de Rouen, en France, depuis sa création en 2012 jusqu’à la fin de l’étude en
mars 2019. Cette structure accueille et suit tous les patients avec antécédent d’AVS
de la région Haute Normandie. Au total environ 250 items étaient recherchés dans différents
registres (médical, familial, pénal, agression subie et commise) RESULTATS : Les adolescents
victimes devenus auteurs de violence sexuelle (VAVS) ont plus souvent au moins 1 trouble
psychiatrique comparativement aux auteurs de violence sexuelle non-victime (AVS) (VAVS
25/27 pathologie psychiatrique (92,6%) vs AVS 20/27 pathologie psychiatrique (74,1%)
p 0.03, IC [0.099 à 2.029]). Nous retrouvons surtout des troubles anxiodépressifs.
Nous constatons que 30% des VAVS ont eu un épisode dépressif caractérisé comparativement
à 11% des AVS et 26% un état de stress posttraumatique contre 7% au cours de leur
vie. Il est important d’insister sur les similitudes entre les VAVS, leurs auteurs
et leurs victimes. De nombreux facteurs se retrouvent autant sur la victimologie,
le passage à l’acte, le traumatisme, le dysfonctionnement, le comportement familial
ainsi que sur le niveau pénal. CONCLUSION : Les VAVS présentent plus de décompensations
psychiatriques que les AVS. Ils sont dans une recherche du même. Une proportion importante
d’entre eux ont un état de stress post-traumatique. Cette recherche du même prend
la forme d’une expression, d’une réalisation, d’une extériorisation des reviviscences
lors du passage à l’acte.;