Le recueil et l'enregistrement des données sociales des patients sont-ils différents
avant et après inclusion dans le dispositif de coopération ASALEE ? - CISMeF
Le recueil et l'enregistrement des données sociales des patients sont-ils différents
avant et après inclusion dans le dispositif de coopération ASALEE ?Document
Titre : Le recueil et l'enregistrement des données sociales des patients sont-ils différents
avant et après inclusion dans le dispositif de coopération ASALEE ?;
Description : Introduction : Les ISS traduisent les différences d'état de santé en fonction de la
position sociale des patients. Les DSS sont les critères expliquant que des inégalités
sociales deviennent des inégalités de santé. Au cœur des soins primaires, le médecin
généraliste est une première barrière aux ISS. Dans ce sens, le Collège de Médecine
Générale a rédigé des recommandations en 2014, pour l'enregistrement systématique
de seize déterminants répartis en deux catégories : obligatoires et utiles. Ces derniers
doivent tous apparaitre dans le dossier, et être enregistrés dès la première consultation.
D'après les études connues, on sait que l'application de ces recommandations n'est
pas optimale par les médecins. Ces informations dépassent le champ biomédical et peuvent
être enregistrées par d'autres professionnels. Ainsi, le développement de coopérations
en soins primaires comme le protocole ASALEE, semble un levier important pour améliorer
cet enregistrement et l'application des recommandations. Nous avons donc réalisé cette
étude, afin d'observer si l'enregistrement des déterminants sociaux de santé est différent
après inclusion dans le protocole ASALEE. Matériel et méthode : Etude observationnelle
rétrospective multicentrique avec un design avant/après. Le critère principal était
le nombre moyen de DSS par dossier avant et après inclusion dans un protocole ASALEE.
Les cabinets participant étaient ceux recrutés sur le volontariat. Les critères d'inclusion
étaient : être majeur et être inclus durant la période de recueil. Le recueil a été
fait à partir d'une grille standardisée par un opérateur unique. Celle-ci était composée
de quatorze déterminants. Résultats : 179 dossiers ont été étudiés entre décembre
2018 et septembre 2019, dans quatre cabinets volontaires de Vendée et de Loire Atlantique.
Avant ASALEE, on relève 3,7 déterminants (2,8 obligatoires et 0,9 utiles) par dossier
en moyenne contre 6,2 après (3,4 obligatoires et 2,8 utiles). Cette différence est
significative (p-value 10-40). A plus de 95%, les nouvelles informations sont enregistrées
par les infirmières elles-mêmes, et dès leur première consultation. L'augmentation
significative concerne tous les cabinets. Les déterminants les moins enregistrés concernent
la situation financière, la compréhension et le niveau d'études. Conclusion : Les
médecins enregistrent peu les déterminants dans le dossier médical. L'enregistrement
de DSS ne fait pas partie des missions des IDSP. Pourtant, les résultats de cette
étude montrent que la coopération avec ASALEE permet une amélioration significative
de l' enregistrement et ainsi de se rapprocher des recommandations du Collège de Médecine
Générale. On peut donc imaginer qu'une sensibilisation spécifique à ces déterminants,
des médecins et des IDSP, améliorerait encore leur enregistrement.;