Alimentation, consommation d’alcool, activité physique, prise de compléments alimentaires,
variation de poids et représentations nutritionnelles : évolution avant/apres diagnostic
d’un cancer - CISMeF
Alimentation, consommation d’alcool, activité physique, prise de compléments alimentaires,
variation de poids et représentations nutritionnelles : évolution avant/apres diagnostic
d’un cancerDocument
Titre : Alimentation, consommation d’alcool, activité physique, prise de compléments alimentaires,
variation de poids et représentations nutritionnelles : évolution avant/apres diagnostic
d’un cancer;
Description : Alors que les survivants du cancer sont à risque plus élevé de second cancer, d’autres
pathologies et de déclin fonctionnel ; les facteurs de mode de vie, comme une alimentation
équilibrée, une pratique d’activité physique et le contrôle d’un poids sain, peuvent
contribuer à prévenir ces risques et améliorer la qualité de vie des survivants du
cancer. Dans ce contexte, les objectifs de cette thèse étaient, parmi les survivants
du cancer de la cohorte française prospective NutriNet-Santé, 1) d’investiguer les
variations du comportement nutritionnel entre avant et après diagnostic de cancer
ainsi que la consommation de compléments alimentaires, et 2) d’évaluer les opinions
vis-à-vis de certains facteurs nutritionnels, et de les mettre en regard de leurs
pratiques alimentaires réelles d’une part, et de leurs sources d’information nutritionnelles
d’autre part. Dans un premier temps, nous avons observé des tendances favorables à
la santé comme une diminution de la consommation d’alcool et des boissons sucrées
non alcoolisées, et d’autres moins favorables comme une diminution de la consommation
de légumes et de plusieurs apports en vitamines et minéraux. Un déclin de l’activité
physique globale et intense était observé. De manière cohérente, nous avons observé
une augmentation des comportements sédentaires, particulièrement chez les femmes,
les sujets plus âgés et les patients qui n’étaient pas actif professionnellement.
Nous avons observé une perte de poids chez certains cas de cancers colorectaux, alors
qu’une prise de poids était observée chez les cas de cancers du sein et de la peau.
Les facteurs sociodémographiques et économiques semblaient influencer le risque de
prise de poids, suggérant des inégalités sociales de santé (risque plus élevé chez
les patients ayant des revenus et un niveau d’étude plus faible). Nos résultats suggéraient
que la consommation de compléments alimentaires était largement répandue chez les
survivants du cancer, en grande partie sans suivi médical, incluant une proportion
non négligeable de patients ayant des pratiques de consommation de compléments alimentaires
pouvant être considérées comme « à risque ».Dans un second temps, nous avons observé
que les opinions des survivants du cancer concernant certains facteurs nutritionnels
semblaient impacter leurs pratiques alimentaires et étaient eux-mêmes impactés par
les sources d’informations auxquelles les survivants du cancer avaient eu accès depuis
leur diagnostic de cancer. En particulier, les opinions concernant la consommation
d’alcool étaient préoccupantes, avec une proportion importante de survivants du cancer
qui pensaient que la consommation d’alcool (et plus encore concernant le vin rouge)
avait un impact positif sur leur maladie. Les régimes restrictifs pour perdre du poids
étaient pratiqués par une grande partie de notre échantillon ; le jeûne était moins
pratiqué, mais était loin d’être un phénomène isolé.;