Que doit savoir un médecin généraliste sur le polyhandicap, selon les professionnels
du handicap, d'après leur expérience personnelle ?: étude qualitative à partir de
focus groups de professionnels du handicap Rhône-alpins en 2017 et 2018 - CISMeF
Que doit savoir un médecin généraliste sur le polyhandicap, selon les professionnels
du handicap, d'après leur expérience personnelle ?: étude qualitative à partir de
focus groups de professionnels du handicap Rhône-alpins en 2017 et 2018Document
Titre : Que doit savoir un médecin généraliste sur le polyhandicap, selon les professionnels
du handicap, d'après leur expérience personnelle ?: étude qualitative à partir de
focus groups de professionnels du handicap Rhône-alpins en 2017 et 2018;
Description : La prise en charge globale des personnes en situation de polyhandicap est complexe.
Les dimensions médicales, psychologiques et sociales de l'accompagnement doivent être
prises en compte, par une approche centrée sur le patient. Le médecin généraliste
(MG) rencontre parfois des difficultés. Le rôle des professionnels du handicap est
essentiel pour assurer la continuité et la qualité de la prise en charge des personnes
en situation de polyhandicap. Nous avons voulu connaitre l'avis des professionnels
du handicap vis-à-vis de la prise en charge des patients en situation de polyhandicap
par les MG. Pour cela, nous avons mené une étude qualitative par focus groups auprès
de professionnels du handicap. L'étude a été menée entre septembre 2017 et juillet
2018. Les professionnels du handicap proposent de s'en tenir à une formation minimale
sur le handicap, sous forme de journées thématiques par exemple. Pour eux, les MG
peuvent s'appuyer sur les personnes-ressources et collaborer avec les spécialistes
pour les questions spécifiques, le travail en équipe améliorant la qualité de la prise
en charge. Les professionnels du handicap mettent en évidence des difficultés de communication
MG/patients en situation de polyhandicap. Ayant une connaissance plus pragmatique
de l'individu, ils peuvent aider le MG dans l'interprétation des signaux non verbaux
et la compréhension de la personne. Ils proposent aux MG d'utiliser des illustrations
ou des objets, de prendre en compte les rituels et les habitudes de la personne pour
une meilleure communication. Ils alertent les MG sur une attitude infantilisante,
que certains peuvent avoir : la considération du patient en tant qu'être humain est
importante. Il s'agit de s'adresser directement à lui et de lui expliquer ce qui est
fait lors de la consultation. La personne en situation de polyhandicap garde une compréhension
et se réfère notamment à l'intonation de la voix. Les professionnels du polyhandicap
insistent sur l'importance du savoir-être du médecin, ses capacités d'empathie, d'écoute,
sa sensibilité et sa disponibilité, cela permettant la création d'une relation de
confiance avec le patient. Le soutien psychologique peut améliorer le bien-être de
la personne et favoriser l'alliance thérapeutique. Les professionnels du handicap
constatent des difficultés dans la rédaction des certificats médicaux de la MDPH et
rappellent que ces certificats doivent contenir une description claire et synthétique
du projet d'accompagnement de la personne. L'accompagnement des personnes en situation
de polyhandicap est chronophage. Pour pallier cette contrainte, le MG pourrait les
revoir en consultation de manière rapprochée. Les consultations à domicile pourraient
résoudre le problème lié à l'accessibilité du cabinet. L'accès à la prévention et
au dépistage des personnes en situation de polyhandicap doit être amélioré. Le polyhandicap
et la dépendance représentent des enjeux majeurs pour la médecine et la société. Même
si le polyhandicap constitue parfois une réalité difficile, il est aussi source d'enrichissement
personnel pour ceux qui accompagnent ces personnes;