Utilisation d’antidépresseurs durant la grossesse et le risque du spectre du trouble
autistique et du trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité chez l’enfant - CISMeF
Utilisation d’antidépresseurs durant la grossesse et le risque du spectre du trouble
autistique et du trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité chez l’enfantDocument
Titre : Utilisation d’antidépresseurs durant la grossesse et le risque du spectre du trouble
autistique et du trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité chez l’enfant;
Description : La dépression est une maladie psychiatrique prévalente chez les femmes en âge de procréer,
affectant jusqu'à 20% des femmes. La grossesse constitue une période critique pour
la survenue ou la réapparition des symptômes de dépression, avec une prévalence de
dépression chez les femmes enceintes allant de 7% à 15%. Il a été montré que la dépression
durant la grossesse est associée à plusieurs effets indésirables pour la femme, notamment
la prééclampsie, la dépression post-partum, et la consommation d’alcool et de tabac.
D’autre part, la dépression prénatale peut mener à des conséquences néfastes pour
l’enfant à naitre, incluant la prématurité (OR 3,3, IC à 95% 1,2-9,2)[1], le faible
poids à la naissance (OR ajusté 1,82 IC à 95%1,01- 3,29)[2], et les malformations
congénitales. Les antidépresseurs constituent une des options pour le traitement de
la dépression pendant la grossesse. Ces médicaments sont largement utilisés par les
femmes enceintes, avec une prévalence estimée jusqu'à 13%. Toutefois, on dispose de
peu d’évidences concluantes sur l’innocuité des antidépresseurs pendant la gestation.
En outre, les études évaluant le risque des troubles neurodéveloppementaux, tels que
le trouble du spectre autistique (TSA) et le trouble du déficit de l’attention avec
ou sans hyperactivité (TDAH) chez les enfants associés à la prise d’antidépresseurs
pendant la grossesse sont limitées et contradictoires. Par conséquent, un programme
de recherche a été développé en utilisant la Cohorte des grossesses du Québec (CGQ)
afin d’investiguer: 1) Dans le premier volet de cette présente thèse, le risque de
TSA associé à l’utilisation d’antidépresseurs pendant la grossesse. [...] De plus,
aucune étude n’a investigué les questions concernant les caractéristiques du dosage
et des changements de médicaments de TDAH, ainsi que les déterminants de l’utilisation
de ces médicaments pour les enfants souffrant de TDAH. Par conséquent, dans le deuxième
volet de ce projet de thèse, nous avons effectué une étude de cohorte longitudinale
afin de répondre à toutes ces questions en utilisant les données de la CGQ entre 1998
et 2015. Il a été constaté que la prévalence d’utilisation des médicaments de TDAH
augmente significativement au fil du temps, avec une prévalence plus élevée pour les
garçons. Également, nos résultats ont montré que les médicaments de TDAH ont été utilisés
de façon prédominante (96,7%) selon les lignes directrices canadiennes/québécoises
pour l’évaluation et le traitement de TDAH. De plus, nous avons observé que 20,4%
des enfants ont eu au moins un changement d’une classe de médicaments de TDAH à une
autre. Plusieurs facteurs associés à l'utilisation des médicaments de TDAH ont été
identifiés, parmi lesquels l’utilisation d’antidépresseurs par les enfants avant d’être
diagnostiqués pour le TDAH (odds ratio [OR] ajusté 3,06, IC à 95%, 2,21-4,22), le
sexe de l’enfant, TDAH et les autres troubles psychiatriques de la mère.;