Quelle est la fréquence et l'influence des freins à la déclaration d'une consommation
de cannabis chez des patients ayant un usage problématique actuel ou ancien - CISMeF
Quelle est la fréquence et l'influence des freins à la déclaration d'une consommation
de cannabis chez des patients ayant un usage problématique actuel ou ancienDocument
Titre : Quelle est la fréquence et l'influence des freins à la déclaration d'une consommation
de cannabis chez des patients ayant un usage problématique actuel ou ancien;
Description : Introduction : l’usage problématique du cannabis est un usage susceptible d’induire
des dommages sanitaires et sociaux importants pour soi ou pour autrui. En 2017, il
concernait 7,4% des jeunes de 17 ans et près d’1,2% de la population entre 15 et 64
ans. Un repérage précoce de ce type d’usage est donc essentiel pour limiter le risque
de complications, d’autant que les interventions brèves et les entretiens motivationnels
ont montré leurs efficacités pour transformer les pratiques de consommations des usagers.
Cette étude avait pour but de déterminer les freins les plus fréquents et les plus
influents dans la déclaration d’un usage problématique du cannabis au corps médical.
Méthode : un auto-questionnaire a été envoyé à 168 structures d’addictologie française
et diffusé sur le réseau social Facebook entre Mai et Septembre 2018. Le critère d’inclusion
était une consommation actuelle ou ancienne de cannabis. Le critère d’exclusion était
l’absence d’usage problématique. Les résultats ont été traité par une méthode d’analyse
structurale et un test Χ2 était effectué pour rechercher des relations significatives.
Résultats : l’échantillon global comportait 193 personnes répartis en deux groupes
: repéré et non repéré. 54% de l’échantillon n’avait jamais été repéré. Le retard
au repérage concernait 75% du groupe repéré et était en moyenne de plus de 5 ans.
Les freins les plus influents, étaient « pas besoin d’aide », « manque de connaissance
du médecin », « pas assez proche du médecin », « peur du jugement du médecin » et
« c’est illégal » qui était significativement plus important chez les moins de 25
ans. Discussion – Conclusion : l’absence de repérage ou le retard au repérage importants
mis en évidence rappelle la nécessité de systématiquement poser la question de la
consommation de cannabis chez les jeunes. Les freins les plus influents identifiés
dans l’étude rappellent l’importance des campagnes d’information et de prévention,
d’une distance thérapeutique bien ajusté, de la formation des médecins sur le cannabis
et ses effets, ainsi que d’avoir une attitude de neutralité bienveillante vis-à-vis
des patients. Le rôle important de l’illégalité comme frein à la déclaration de la
consommation montre que les politiques de prohibition et de répression sont contre-productives
en termes de santé publique.;