Description : Objectif : Explorer et analyser les représentations de la scolarisation des enfants
autistes par les parents. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude qualitative
non interventionnelle, par des entretiens individuels semi-dirigés avec des parents
d'enfants autistes (diagnostic F84.0 selon la CIM-10). Les participants ont été sélectionnés
dans le Puy-de-Dôme selon des critères de diversité pré-établis. Six entretiens auprès
de six parents ont été réalisés, avec l'aide d'une liste évolutive de thèmes à aborder,
chacun étant enregistré à l'aide d'une caméra, au Centre Ressources Autisme Auvergne.
Tous les entretiens ont été intégralement retranscrits, y compris les données non
verbales, puis anonymisés. Une analyse inspirée de la théorisation ancrée a été réalisée,
à l'aide du logiciel NVivo . Les verbatim ont été regroupés en unités de sens, puis
en catégories, finalement mises en relation pour générer des hypothèses. La saturation
des données a été pratiquement atteinte. Résultats : L'exploration du point de vue
des parents d'enfants autistes sur la scolarisation a permis de faire émerger six
axes, tous intriqués. Les démarches administratives doivent être accompagnées, les
orientations et prestations de compensation doivent être concrètes. Les particularités
cognitives et comportementales de l'enfant autiste sont à prendre en compte en adaptant
les méthodes d'apprentissage, le rythme scolaire, et en assurant une continuité des
équipes pédagogiques. La qualité de l'inclusion de l'enfant dépend de l'équipe pédagogique
mais aussi des autres élèves, du personnel de l'école et des autres parents. Organiser
une rencontre préalable à la rentrée peut être une solution efficace. Les AESH et
les SESSAD ont un rôle majeur à tenir pour apporter ce soutien nécessaire, mais leur
nombre et leur capacité sont insuffisants. Enfin, la communication est à privilégier,
avec les parents mais aussi entre les différents intervenants, afin de mettre en commun
les connaissances sur les particularités de l'enfant et les objectifs pour sa scolarisation.
Conclusion : Les résultats de notre étude confirme qu'au vue des termes de la loi
du 11 février 2005, un basculement subtil s'est opéré du secteur sanitaire vers le
scolaire. Les structures médicosociales et les prestations de compensation ne permettent
pas actuellement de répondre à la demande ; les équipes pédagogiques ont besoin d'être
préparées à l'arrivée d'un élève autiste, les autres élèves peuvent être responsabilisés
; les AESH sont indispensables pour affiner les connaissances des particularités de
l'enfant et les soutenir ; la formation de ces acteurs ne doit pas être négligée ;
les enfants autistes ont besoin d'une continuité au sein de tous les intervenants
; un regard doit être porté sur le retentissement familial ; enfin, la coordination
entre tous les intervenants doit être assurée pour établir des objectifs cohérents.;