Description : La prise en charge des enfants adressés par des professionnels de santé (PDS) au service
d'accueil des urgences pédiatriques (SAUP) par une filière spécifique est discutée.
Il existe une insatisfaction des cliniciens concernant le courrier médical utilisé.
Nous avons réalisé cette étude afin de préciser le taux de satisfaction des besoins
exprimés par les adressants. L'analyse qualitative des courriers et l'élaboration
d'un courrier type destiné aux PDS adressants un enfant au SAUP faisaient partie des
objectifs secondaires. Les courriers des patients adressés entre le 01/11/15 et le
31/10/16 par un PDS à l'Hôpital Femme Mère Enfant de Lyon ont été analysés. L'étude
incluait les patients de moins de 18 ans adressés pour un motif médical. Six besoins
ont été définis : une demande d'examen paraclinique, d'avis pédiatrique, d'avis surspécialisé
pédiatrique, de thérapeutique, d'hospitalisation, d'aide sociale. L'identification
des besoins exprimés dans les courriers ainsi que l'analyse de la réponse apportée
par le SAUP permettaient de déterminer un taux de satisfaction de ces besoins. Des
critères de qualité du courrier ont été définis : sa forme, la présence d'une hypothèse
diagnostique et sa concordance avec celle du SAUP, la présence d'un besoin clairement
exprimé et de critères cliniques jugés indispensables pour évaluer la gravité de l'enfant.
1085 courriers ont été inclus. 70% des besoins exprimés étaient satisfaits à la suite
de la prise en charge au SAUP. Ce taux variait en fonction du type d'adressant (57-100%)
et de la nature du besoin exprimé (48-100%). Les principaux besoins étaient une demande
d'examen paraclinique et une demande d'avis pédiatrique. Les 3 principaux adressants
étaient les généralistes (68%), les pédiatres (19%) et le groupe SOS médecins (9%).
La majorité des enfants adressés avaient moins de 3 ans (60%). Les motifs «fièvre»
et «gêne respiratoire» représentaient 60% des motifs. 40% des enfants adressés étaient
triés par l'IOA comme des « urgences vraies ». Le taux d'hospitalisation (11%) était
identique à celui de la population pédiatrique générale consultant au SAUP. 64% des
courriers étaient jugés insuffisamment informatifs pour évaluer le degré de gravité
clinique et dans 25% des cas les diagnostics n'étaient pas concordants. Seulement
2% des courriers analysés correspondait à un courrier type. Nos résultats suggèrent
la nécessité de formation complémentaire à l'urgence pédiatrique des PDS, la nécessité
d'alternatives au recours au SAUP et la diffusion de supports pédagogiques concernant
les pathologies fréquentes de l'enfant. Pour améliorer la communication ville-hôpital,
nous avons proposé un courrier type qui après une phase de diffusion devra faire l'objet
d'une évaluation lors d'une prochaine étude;