Description : La santé des médecins généralistes est un sujet trop peu abordé. Pourtant un médecin
est un être humain qui présente autant de fragilités et de risques face à la maladie
que n’importe qui. L’objectif de cette étude sera donc d’évaluer les pratiques des
médecins généralistes quant à la prise en charge de leurs propres pathologies. L’étude
réalisée est qualitative, prospective, comprenant la réalisation d’entretien semi-dirigés.
Le guide d’entretien comprenant les thèmes abordés avec les praticiens a été réalisé
en amont des interviews et permettait d’aborder 9 thèmes pour les femmes et 8 pour
les hommes. La CNIL a donné son accord à l’étude et validé le projet. Les résultats
ont montré que tous les médecins interrogés sont leur propre médecin traitant. En
ce qui concerne la prise en charge des pathologies aiguës courantes, ils pratiquent
tous l’automédication. Lorsqu’ils sont atteints de pathologies aiguës plus sévères
ou de pathologies chroniques, ils se conforment aux recommandations et vont voir un
spécialiste. Cependant la relation médecin/malade est particulière en raison du statut
du médecin généraliste et de ses connaissances. Pour les arrêts de travail, plus de
la moitié des médecins interrogés n’en prennent pas ou en prennent mais les plus courts
possible afin de retravailler rapidement. Sur le plan du dépistage et des vaccins,
ils sont globalement assez attentifs et observants sur les recommandations. Pour le
mode de vie et le temps de travail, 7 médecins sur 12 ont déclaré un temps de travail
supérieur à la moyenne nationale, avec une grande disparité dans les jours et les
heures de travail. Cette étude comporte plusieurs limites : biais d’implication et
d’interprétation, nombre réduit de participants. Elles sont surtout liées à la méthodologie.
Ce travail mérite d’autres études plus puissantes validant ses conclusions. Les causes
principales évoquées par les médecins pour expliquer la survenue de pathologies et
leurs prises en charge sont le temps de travail et le stress professionnel. La prise
en charge doit être optimisée car 80% des généralistes n’ont pas de médecin traitant
déclaré, presque 90% des traitements des médecins sont auto-prescrits, et que le médecin
est un patient particulier nécessitant une prise en charge spécifique tenant compte
de son statut et ses connaissances. Des solutions existent et sont à développer, comme
l’aide ordinale ou les réseaux dédiés aux médecins. Il est important de parvenir à
résoudre ces problématiques de la santé des médecins généralistes, dans un intérêt
de santé publique et pour le bien de tous.;