Description : actuellement il est estimé que moins de 10% des patients alcoolodépendants bénéficient
d’un traitement chaque année en France. Les médecins généralistes ont une place stratégique
pour dépister et proposer une prise en charge thérapeutique. Nous pensons que le sevrage
ambulatoire représente l’un des premiers pas nécessaire à la prise en charge de la
dépendance alcoolique en médecine générale. Méthode : nous présentons ici une étude
qualitative réalisée à l’aide d’entretiens individuels semi-structurés, auprès de
13 médecins traitants, de juin à novembre 2017. Résultats : dans notre étude, le sevrage
ambulatoire est proposé par seulement la moitié des médecins. Les freins exposés à
sa mise en place sont : la mise en échec du médecin faisant suite à un investissement
important (54%) ; les difficultés liées au patient (46%) (déni, refus de soins, difficulté
d’adhésion, comorbidités associés) ; les doutes sur l’efficacité des thérapeutiques
(30%) ; les risques de complications à domicile (15%). Par ailleurs, cette étude souligne
la nécessité d’accompagnement des médecins traitants face à la complexité de la prise
en charge du patient alcoolodépendant. Les structures d’addictologie existantes sont
une aide déjà bien installée. 85% des médecins interrogés sont favorables à la mise
en place d’une équipe pluridisciplinaire formée qui permettrait d’encadrer le sevrage
et de valoriser la place centrale du médecin traitant. Conclusion : le sevrage ambulatoire
est de moins en moins proposé par les médecins traitants. Sa promotion passera par
la modification des perceptions actuelles, l’amélioration de la formation, l’accompagnement
et la valorisation de la place centrale du médecin traitant.;