Description : Introduction : L'alcoolodépendance est un problème de santé publique majeur. La médiatisation
d'une auto-étude de cas sur l'utilisation du baclofène dans cette indication s'est
suivie de la rédaction d'une RTU. L'objectif de l'étude est l'évaluation de la proportion
de prescripteurs de baclofène, complété par l'identification des motivations, craintes
et circonstances de prescription ou de non prescription. Matériel et méthode : Une
étude observationnelle descriptive de la pratique des médecins généralistes a été
réalisée en Charente-Maritime dans le cadre du mésusage d'alcool par diffusion d'un
questionnaire en ligne du 8 janvier au 8 mars 2018. Résultats : Sur les 695 médecins
généralistes inscrits au Conseil de l'Ordre des Médecins en Charente-Maritime, 88
(12,7%) ont répondu au questionnaire. Presque la moitié des médecins généralistes
(48,9%) était prescripteur de baclofène dans le cadre de la prise en charge de l'alcoolodépendance
(8,0% régulièrement, 40,9% occasionnellement). On en dénombrait proportionnellement
plus en fin qu'en début de carrière (p 0,024). Ce qui motivait la prescription chez
les prescripteurs de baclofène, était en premier lieu l'efficacité d'après leur propre
expérience ou celle de leurs confrères (53,5%) puis le peu d'efficacité des autres
traitements addictolytiques (42,2%) et la demande du patient (41,9%). Les craintes
majeures étaient : l'importance des effets indésirables (76,1%), suivie par l'absence
d'AMM (56,8%). Dans une moindre mesure (33,0%), l'insuffisance de preuves scientifiques
de l'efficacité de ce traitement était citée. Conclusion : Malgré l'absence d'AMM
dans le cadre de l'alcoolodépendance, le baclofène était prescrit par près de la moitié
des médecins généralistes. Les publications de deux études majeures (Bacloville et
Alpadir), qui sont toujours en attente, apporteront peut-être des réponses quant à
l'efficacité et la tolérance du baclofène. Une AMM est attendue dans le courant de
l'année.;